Le directeur général du Fonds montéraire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn souligne qu'"il faut réussir à éviter la contagion" de la crise grecque en Europe et considère que "le plan grec a été dimensionné aussi pour cela", dans une interview à paraître mercredi dans Le Parisien-Aujourd'hui en France.
"Il y a toujours des risques" de contagion et "il faut cependant que chacun reste extrêmement vigilant", ajoute-t-il.
M. Strauss-Kahn observe que "le Portugal (...) est déjà en train de prendre des mesures" et que "les autres pays sont dans une situation beaucoup plus solide". Il considère qu'"il n'y a pas de risque réel pour la France, ni pour l'Allemagne ou les grands pays européens".
Le directeur général du FMI affirme que le plan d'aide à la Grèce "a un objectif: sauver la Grèce", confrontée à "deux problèmes: une dette trop forte et une compétitivité trop faible".
Dans ce contexte, le FMI a insisté sur trois points, explique M. Strauss-Kahn: "étaler jusqu'en 2013-2014" la réduction du déficit de la Grèce de plus de 13% à 3%, "mettre la Grèce à l'abri de la spéculation pendant 18 mois" en engageant des sommes "beaucoup plus considérables que ce qui était orévu initialement". Enfin, "veiller à ce que l'on protège les plus vulnérables", les petits salaires et petites retraites.
M. Strauss-Kahn déclare d'autre part qu'il "comprend tout à fait la colère de la population grecque, son incompréhension devant l'ampleur de la catastrophe économique".
"Je mesure les sacrifices qui sont nécessaires", poursuit-il, ajoutant que l'Europe et le FMI sont là "pour les aider" et que s'ils ne le faisaient pas, la situation serait infiniment plus dramatique".
Le directeur général du FMI rappelle que le plan fera l'objet d'un suivi tous les trois mois et que si les mesures prévues n'ont pas été prises, la communauté internationale "pourrait être amenée à se retirer". "Mais on n'en est pas là du tout", ajoute-t-il.
M. Strauss-Kahn estime encore que le taux auquel les Européens prêtent à la Grèce "aurait dû être égal à celui du FMI, qui est plus faible de plus d'un demi-point". "Je pense qu'on aurait pu faire un effort plus grand car moins on prête cher, mieux on aide les Grecs", dit-il.
Interrogé enfin sur la présidentielle de 2012, M. Strauss-Khan répond: "aujourd'hui, je n'ai pas d'autre préoccupation que la fonction que je remplis".