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Thomson fixé sur son sort vendredi, un accord avec ses créanciers probable

Publié le 01/01/2001 01:00
BNPP
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Après plusieurs mois de discussions avec ses créanciers pour négocier sa dette record, le groupe Thomson, ancien emblème de l'industrie électronique française, devrait être fixé sur son sort d'ici vendredi, un accord semblant l'hypothèse la plus probable.

Après la révélation en début d'année d'une dette brute d'un montant de 2,9 milliards d'euros, ne lui permettant plus de respecter ses engagements bancaires, le groupe a entamé des discussions avec ses prêteurs, au nombre d'une cinquantaine.

Fin avril, il s'était vu accorder un premier sursis jusqu'à l'assemblée générale du 16 juin, date à laquelle les discussions avaient été à nouveau prolongées, avec pour échéance le 24 juillet.

"Le fait que nos créanciers étendent le moratoire jusqu'à fin juillet est un message fort que les discussions sont en bonne voie et que les créanciers ont la volonté d'aboutir", avait alors déclaré son PDG, Frédéric Rose.

Une analyse partagée par Jean-Pierre Ottavi, délégué syndical CFDT, contacté par l'AFP: "je pense qu'un accord va être trouvé", a-t-il assuré, tout en avouant que "rien ne filtrait".

Faute de consensus, Thomson, qui compte 23.000 salariés dans le monde, serait contraint de se placer sous procédure de sauvegarde.

Ce dispositif, réservé aux entreprises "qui rencontrent des difficultés (...) de nature à les conduire à la cessation de leurs paiements", selon le code du commerce, permet "la poursuite de l'activité, le maintien de l'emploi et l'apurement du passif", dans le cadre d'un plan arrêté par le tribunal.

Jérôme Ramel, analyste chez Exane BNP Paribas, repousse lui aussi une telle éventualité: "mon sentiment, dit-il, c'est que les banques devraient trouver un terrain d'entente, j'ai l'impression que cela prend forme".

"S'il n'est pas impossible qu'on repousse encore l'échéance, les chances sont plutôt du côté d'un accord", renchérit un autre analyste parisien.

Mais, prévient M. Ramel, il faut s'attendre "à une dilution massive des actionnaires qui seront les grands perdants".

Selon les détails donnés par la société mi-juin, le plan soumis au comité de pilotage regroupant ses principaux créanciers "prévoit une réduction importante de la dette du groupe par conversion de dette en capital".

Si cette proposition est avalisée, les banques et les porteurs d'obligations recevront des actions en échange de leur créance et entreront donc au capital du groupe, au détriment des actionnaires actuels qui verront mécaniquement leur poids réduit comme peau de chagrin.

Pour les rassurer, M. Rose a promis lors de l'AG qu'ils pourraient "participer à la recapitalisation de la société". Mais échaudés par la spectaculaire chute du cours en Bourse (80 euros en août 2000, seulement 60 centimes aujourd'hui), la plupart semblent peu enclins à poursuivre l'aventure.

Car la descente aux enfers du groupe, premier fabricant de téléviseurs dans les années 1990, ne date pas d'aujourd'hui.

Déjà en 1996, l'Etat avait dû venir à sa rescousse, après avoir envisagé un temps de le céder au sud-coréen Daewoo pour un franc symbolique.

Après une courte embellie, Thomson renoue vite avec ses vieux démons: sa décision de quitter l'électronique grand public pour se reconvertir dans les métiers de l'image, s'avère très coûteuse et douloureuse pour les salariés, sans parvenir à convaincre.

"Une absence de vision stratégique" dont Thomson paie aujourd'hui le prix, selon les syndicats.

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