Le conseiller économique de la Maison Blanche Lawrence Summers, a déclaré vendredi qu'il ne "(croyait) pas que le pire (de la crise économique) soit passé".
"Il est très probable que des emplois supplémentaires seront perdus. Ce ne serait pas surprenant que le produit intérieur brut n'ait pas atteint son plancher", a précisé M. Summers dans un entretien mis en ligne par le Financial Times.
"Ce qui semble vrai", a-t-il toutefois nuancé, "c'est que le sentiment de panique dans les marchés et la chute libre de l'économie se sont apaisés, et on n'a pas le sentiment d'une situation hors de contrôle qu'on avait il y a quelques mois".
Les économistes de leur côté s'attendent à ce que le département du Commerce américain publie le 31 juillet une première estimation du PIB américain pour le deuxième trimestre qui montrerait un nouveau ralentissement de la baisse de l'activité entamée pendant l'hiver.
Les indicateurs publiés le mois dernier avaient laissé penser que l'économie américaine avait passé le plus fort de la crise, avec un recul du PIB de 5,5% en rythme annuel au premier trimestre, ce qui marquait une amélioration après le plongeon de l'activité au trimestre précédent (-6,3%).
Un sondage mené auprès d'économistes par le Wall Street Journal avait montré jeudi que 54% d'entre eux s'attendaient à ce que la récession américaine commencée en décembre 2007 s'achève cet été.
Mais ces économistes prévoient également que le taux de chômage américain, actuellement à 9,5%, atteindra 10% à la fin de l'année et restera à ce niveau au moins jusqu'en juin 2010.
M. Summers faisait écho à la prudence récente de la plupart des responsables américains, face à des indicateurs mitigés.
Le président Barack Obama lui-même a souligné vendredi matin, à l'issue du sommet du G8, que "la reprise est encore loin". "Il serait prématuré de commencer à réduire nos plans de relance et nous devons maintenir notre effort vis-à-vis de ces plans afin d'assurer les fondations d'une reprise forte et durable", a ajouté M. Obama.
M. Summers, de son côté, a éludé une question du quotidien sur une "stratégie de sortie" de crise passant par un relâchement de la relance.
"Je crois que les mesures qu'il faut pour faire ce qu'il convient sur le déficit à long terme renforceront la confiance, maintiendront le niveau bas des taux d'intérêt et des coûts du capital, rendront les emprunts meilleur marché et donc participeront directement à la croissance", a-t-il dit.
"Je ne suis pas convaincu par la notion d'un conflit important entre l'impératif budgétaire de croissance et d'autres impératifs", a-t-il ajouté