Une baisse de l'inflation serait un élément déclencheur d'une décision de la Banque centrale européenne (BCE) de renforcer ses mesures de soutien à l'économie, a indiqué mardi un membre du directoire de l'institution.
Le luxembourgeois Yves Mersch, a ajouté, dans un discours à Singapour, qu'il est trop tôt pour déterminer si des facteurs tels que le ralentissement de la croissance dans les marchés émergents et le renforcement de l'euro auront une influence sur le taux d'inflation souhaité par la zone euro.
Si la zone euro semble montrer des signes de résistance, l'environnement macro-économique est devenu "plus difficile" et les dernières prévisions de la BCE font état d'une reprise économique plus faible et d'une montée de l'inflation mois rapide, a-t-il dit.
L'inflation "va rester proche de zéro à très court terme avant de monter à nouveau vers la fin de l'année", a dit M. Mersch lors d'un forum financier à Singapour, selon une transcription de ses déclarations fournie à la presse.
"L'inflation mettra plus longtemps que prévu précédemment pour revenir à un taux que nous considérons suffisamment proche de 2% et pour se stabiliser à ce taux", a-t-il ajouté.
M. Mersch a cité trois raisons principales à cette prévision: un ralentissement de la croissance dans les marchés émergents, un euro plus fort et le déclin des prix du pétrole.
Mais il a aussi estimé qu'il était "trop tôt pour savoir si ces facteurs vont modifi durablement la trajectoire de l'inflation attendue par la BCE" et que la banque centrale européenne va surveiller attentivement comment ces facteurs affectent la stabilité des prix.
"Si ces facteurs affaiblissent les prévisions d'inflation à moyen terme plus que prévu, nous n'hésiterons pas à agir", a-t-il prévenu.
"Si un soutien monétaire supplémentaire devient nécessaire, la BCE est déterminée à utiliser tous les instruments disponibles pour remplir son mandat à moyen terme", a-t-il ajouté.
M. Mersch s'exprimait avant la réunion de politique monétaire de la BCE du 22 octobre alors que les analystes estiment que la banque centrale pourrait décider de renforcer lors de cette réunion son programme de rachats de dette, le fameux "QE".
Depuis mars dernier, la BCE rachète pour environ 60 milliards d'euros par mois de la dette publique et privée sur les marchés, dans une tentative de faire repartir l'inflation en zone euro. L'évolution des prix étant toujours atone, et les risques pesant sur l'économie nombreux, la BCE se tient prête à doper ce programme, en gonflant le volume ou étendant la durée. L'horizon est pour le moment fixé à septembre 2016.
Le conseil des gouverneurs de la BCE tiendra la semaine prochaine à Malte sa prochaine réunion de politique monétaire.