Le commissaire européen à l'Industrie Günter Verheugen a fustigé les promesses d'argent faites en coulisses par différents pays à General Motors pour sauver les emplois Opel/Vauxhall sur leur sol, dans l'hebdomadaire Der Spiegel.
"J'entends qu'il y a déjà de la part de certains pays des promesses informelles. Je trouve ça alarmant", a-t-il dit au magazine à paraître lundi.
M. Verheugen reçoit lundi à Bruxelles les ministres de l'Economie européens et des représentants de GM pour parler de l'avenir du constructeur Opel. Le patron intérimaire de GM Europe, Nick Reilly, devrait participer à la réunion.
M. Verheugen a dit vouloir "éviter une mise en enchères des emplois" de GM Europe, alors que "le risque est grand que GM essaie, sur la base d'un manque de transparence au niveau européen, d'en obtenir le plus possible de la part des gouvernements".
Le constructeur américain compte sur le soutien financier des gouvernements concernés pour restructurer Opel, selon un plan qu'il chiffre à 3,3 milliards d'euros.
Selon le Spiegel, Nick Reilly aurait obtenu de la Grande-Bretagne une offre de 400 millions d'euros de garanties, l'Espagne aurait proposé entre 300 et 400 millions, la Pologne des facilités fiscales et la Belgique jusqu'à 500 millions d'euros si l'usine d'Anvers est maintenue, mais M. Reilly aurait décliné cette dernière offre.
Quant à l'Allemagne, le flou demeure, les ministres du gouvernement de centre-droit peinant à s'entendre dans ce dossier très sensible dans ce pays, où Opel emploie 25.000 personnes.
Le ministre libéral de l'Economie, Rainer Brüderle (FDP), a rejeté l'idée d'une aide à Opel, dans le quotidien Hamburger Abendblatt samedi.
Mais la chancelière Angela Merkel et son ministre des Finances Wolfgang Schäuble, tous deux conservateurs (CDU), semblent plus enclins à aider Opel.
Une aide à Opel est évoquée via un fonds créé pour toutes les entreprises touchées par la crise économique.
Reste selon M. Verheugen qu'on ne peut éviter des pertes massives d'emplois dans le secteur automobile européen: "il y a des surcapacités de 20%, peut-être davantage, qui doivent diminuer (...) Les entreprises vont devoir supprimer des emplois" et elles ont probablement "de très difficiles années devant elles".