La Bourse de New York a terminé à l'équilibre vendredi, faute d'avoir su interpréter des chiffres de l'emploi américain meilleurs que prévus, mais accompagnés d'un bond du chômage: le Dow Jones a gagné 0,15% et le Nasdaq a perdu 0,03%
Le Dow Jones Industrial Average a pris 12,89 points, à 8.763,13 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, a abandonné 0,60 point, à 1.849,42 points, selon des chiffres définitifs de clôture.
L'indice Standard & Poor's 500, à la composition plus représentative de l'économie américaine, a reculé de 0,25% (2,37 points), à 940,09 points.
"Les nouvelles sont bonnes, mais le marché a besoin d'une pause", a estimé Hugh Johnson, de Johnson Illington Advisors.
Le marché, après avoir dans un premier temps bien accueilli le très attendu rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis, s'est révélé très volatil tout au long de la séance.
L'économie américaine a détruit en mai beaucoup moins d'emplois que prévu: 345.000, contre encore 504.000 en avril. Dans le même temps, le taux de chômage a fait un bond inquiétant, à 9,4%, au plus haut depuis 1983.
Les commentaires étaient divisés après cette publication. Pour les uns, comme Elsa Dargent, de Natixis, c'est une "bonne nouvelle" de voir que l'économie détruit moins d'emplois. Pour d'autres, la situation reste encore difficile. Ian Shepherdon, de High Frequency, évoquait simplement "la fin de la panique qui a suivi la faillite de Lehman Brothers" et estimait qu'il "serait très dangereux d'extrapoler cela en gains absolus d'emplois".
En forte hausse depuis le mois de mars, le marché a calé en atteignant de nouveaux plus hauts pour l'année. Le Dow Jones a affiché brièvement en séance un gain depuis le 1er janvier, mais a échoué à se maintenir à ce niveau.
"Beaucoup d'investisseurs pensent que le marché est surévalué" ou qu'il "surestime les bonnes nouvelles à venir pour l'économie et les résultats d'entreprises", a rapporté M. Johnson.
Le géant de l'aéronautique Boeing a enregistré la plus forte hausse du Dow Jones, de 4,11% à 52,65 dollars, alors que les valeurs industrielles ont été recherchées.
Le titre Wal-Mart a gagné 0,39% à 51,07 dollars. Le premier distributeur mondial a annoncé le lancement d'un nouveau programme de rachat de ses propres actions, d'un montant de 15 milliards de dollars.
En revanche, le chimiste DuPont a lâché 5,96% à 27,00 dollars, sanctionné après la note négative des analystes de Merrill Lynch.
Même punition pour UAL (-2,15% à 5,00 dollars), maison mère de la compagnie aérienne United Airlines, dégradée par JPMorgan Chase.
Le fabricant de téléphone multifonctions Palm a fini en baisse de 5,29% à 12,90 dollars. Devant les commentaires très positifs de la presse spécialisée sur son dernier modèle, le Pre, qui doit être lancé samedi aux Etats-Unis, le titre avait gagné plus de 9% la veille.
Le marché s'est aussi mis à redouter une hausse des taux d'intérêt de la banque centrale américaine, après les déclarations de l'un de ses dirigeants.
"La situation est en train de prendre un tournant (pour le mieux), donc la Réserve fédérale pourrait ne plus être aussi accommodante qu'avant", a noté Anthony Conroy, de BNY Convergex Group soulignant l'impact qu'aurait une hausse des taux d'intérêt sur le marché obligataire.
Le président de la Fed d'Atlanta, Dennis Lockhart, a relevé la nécessité que le taux directeur "anticipe" la reprise de l'économie. "Nous n'en sommes pas encore là", a-t-il cependant souligné, ajoutant que, pour le moment, la politique monétaire devait "être en soutien de la reprise".
Le marché obligataire a poursuivi sa chute. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est remonté à 3,862% contre 3,716% jeudi soir et celui à 30 ans à 4,656% contre 4,595% la veille.