PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a rendu jeudi un hommage national à Jean-Paul Belmondo, "héros aux mille visages" qui "épousa la France", lors d'une cérémonie empreinte d'émotion aux Invalides, en présence de la famille du comédien et de centaines d'anonymes venus saluer "L'as des as".
"Là où il est, je suis sûr et certain qu'il sourit et qu'il est pleinement heureux de cet hommage", a déclaré l'un de ses petits-fils, le comédien Victor Belmondo, 27 ans, lors d'un bref discours à l'image de l'acteur décédé lundi à 88 ans - simple, direct et "positif".
"Il est un soleil éternel" : "Amuse-toi bien avec tes copains qui t'ont tant manqué", a-t-il conclu.
Les copains de la "bande du Conservatoire", la "bande à Bébel", ce groupe de comédiens né dans les années 50, dont Pierre Vernier, présent jeudi aux côtés de la famille, est le dernier survivant avec Françoise Fabian.
Intervenant à la suite de Victor Belmondo, Emmanuel Macron a dépeint l'acteur aux quelque 80 films comme un "héros aux mille visages dont la carrière charrie mille vies".
Le chef de l'Etat a souligné la proximité de cette légende du cinéma avec le peuple français, cascadeur hors pair, "six décennies de cavalcades à nos côtés".
Il "fut la figure qui transperça les styles", "cette présence avec laquelle on vieillissait de film en film", "le visage de tous les bouleversements de nos Trente glorieuses".
"Jean-Paul Belmondo vécut à nos côtés cette vie française. (...) Il épousa la France."
"Adieu Bébel", a lancé le chef de l'Etat sous les applaudissements du public autorisé à entrer - un millier de personnes - et des nombreuses personnalités présentes.
Parmi elles l'ancien président François Hollande, plusieurs ministres du gouvernement, les comédiens Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Richard Anconina, François Cluzet, Guillaume Canet, Marion Cotillard, Nathalie Baye, Patrick Chesnais, les réalisateurs Jean-Paul Rappeneau ou Costa-Gavras.
A l'extérieur, sur les pelouses des Invalides, des dizaines de badauds regardant des écrans géants applaudissaient à l'unisson, le regard embué.
La dépouille du "Magnifique" a quitté l'enceinte militaire sur la musique de l'un de ses films les plus populaires, "Le Professionnel" (Ennio Morricone), sous des applaudissements redoublés.
Comme lors du décès de Jacques Chirac en 2019, les personnes qui le souhaitent pourront se recueillir devant le cercueil, à partir de 19h30.
(Sophie Louet, édité par Jean-Stéphane Brosse)