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Aux frontières de l'UE, les Ukrainiens racontent leur exode pour fuir les combats

Publié le 01/03/2022 15:11
Mis à jour le 01/03/2022 15:15
© Reuters. Les Ukrainiens fuyant l'offensive russe ont continué d'affluer mardi aux frontières des pays d'Europe centrale, alors que l'intensification des bombardements et leur cortège de victimes, ainsi que la colonne de blindés russes en marche vers Kiev attis

par Krisztina Than et Alicja Ptak

TISZABECS, Hongrie /MEDYKA, Pologne (Reuters) - Les Ukrainiens fuyant l'offensive russe ont continué d'affluer mardi aux frontières des pays d'Europe centrale, alors que l'intensification des bombardements et leur cortège de victimes, ainsi que la colonne de blindés russes en marche vers Kiev attisaient leurs craintes pour leurs proches.

Autant de récits d'exode désespéré de familles ayant fui leur foyer dans le fracas des bombardements, laissant derrière elles un père, un fils ou un mari, les hommes de 18 à 60 ans ayant interdiction de quitter le pays depuis la mobilisation générale décrétée jeudi dernier, au premier jour de l'offensive russe.

Selon le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies, plus de 660.000 personnes, principalement des femmes et des enfants, ont fui l'Ukraine pour gagner un pays frontalier depuis le lancement il y a six jours de ce que le Kremlin qualifie d'"opération militaire spéciale".

Au passage frontalier de Tiszabecs, en Hongrie, une jeune mère berce son nouveau-né tout en décrivant avec son fils adolescent la pluie de roquettes qu'ils ont vues s'abattre sur Kiev avant de quitter la capitale ukrainienne.

"J'ai vu la guerre, j'ai vu des roquettes", témoigne Ivan, 15 ans, dont le visage pâle accuse la fatigue du voyage.

Outre sa mère et lui, ses trois soeurs, deux tantes et une grand-mère ont passé quatre jours sur les routes, dans deux voitures, pour atteindre la frontière. Son père est resté sur place pour combattre les troupes russes.

La plupart des réfugiés fuyant la guerre sont arrivés sur le territoire de l'Union européenne en passant les frontières orientales de la Pologne, de la Slovaquie et de la Hongrie, et les frontières septentrionales de la Roumanie.

Au niveau de certains points de passage frontaliers, les files d'attente côté ukrainien s'étendent parfois sur plusieurs kilomètres.

SOLIDARITÉ

Dans ces pays d'Europe centrale, les autorités ont mis en place des centres d'accueil de fortune, installant des tentes pour proposer des soins médicaux ou traiter les demandes d'asile, tandis que des milliers de volontaires ont convergé vers les frontières pour distribuer de la nourriture, des couvertures ou des vêtements.

Certains réfugiés ont été accueillis par des proches déjà installés dans l'Union européenne mais les autorités locales des régions frontalières ont aussi proposé des solutions d'hébergement temporaires, tandis que certains habitants mettaient des appartements à disposition.

La Pologne, qui compte la communauté ukrainienne la plus importante de la région, avec environ un million de personnes, a accueilli une large part de ces arrivées. Selon les garde-frontières polonais, plus de 377.400 personnes ont passé la frontière en provenance d'Ukraine depuis jeudi.

Selon les autorités locales, depuis cette date, plus de 60.000 personnes se sont réfugiées en Hongrie et près de 90.000 en Roumanie.

Au poste-frontière de Medyka, en Pologne, l'un des plus fréquentés des quelque 500 kilomètres de frontière avec l'Ukraine, en attendant les bus chargés de les transférer vers des centres d'accueil, les réfugiés tentaient de braver les températures glaciales en se regroupant autour de feux de camp.

Parmi eux, Ibrahima Sory Keita, débarqué de Guinée il y a seulement trois semaines à Meliptopol, dans le sud de l'Ukraine, pour commencer des études.

"J'AI TOUT LAISSÉ"

Avec des amis, il s'est précipité vers la frontière dès le début des combats et ils ont parcouru les 45 derniers kilomètres à pied.

"Là, j'ai mal partout", a-t-il dit alors qu'il venait de franchir la frontière. "Je n'ai pas pu m'allonger depuis quatre jours. Je tremble (de froid) et j'ai besoin de dormir dans un endroit chaud."

L'Ukraine accueillait de nombreux étudiants étrangers dans ses villes universitaires et des dizaines de milliers d'étudiants africains, ainsi que des milliers d'étudiants indiens tentent aussi de fuir le pays. Un étudiant indien a été tué à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé mardi le ministère indien des Affaires étrangères.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fait savoir mardi qu'environ 470.000 ressortissants étrangers - dont des étudiants et des travailleurs migrants - étaient bloqués en Ukraine et a appelé les pays voisins à les accueillir s'ils cherchaient à fuir.

"Nous appelons les pays voisins à garantir que la protection, la mise à l'abri et l'accès au territoire soient garanties pour tous", a déclaré mardi une porte-parole de l'agence onusienne lors d'un point de presse.

Selon cette porte-parole, à l'heure actuelle, 6.000 ressortissants étrangers sont parvenus à se réfugier en Slovaquie et en Moldavie.

L'Union africaine (UA) a déclaré lundi être préoccupée par les informations selon lesquelles des citoyens africains tentant de fuir l'Ukraine se voyaient refuser le droit de franchir les frontières afin de se mettre en sécurité.

Quant aux ressortissants ukrainiens, l'arrivée en territoire européen ne signifie pas pour autant l'apaisement.

© Reuters. Les Ukrainiens fuyant l'offensive russe ont continué d'affluer mardi aux frontières des pays d'Europe centrale, alors que l'intensification des bombardements et leur cortège de victimes, ainsi que la colonne de blindés russes en marche vers Kiev attisaient leurs craintes pour leurs proches. /Photo prise le 1er mars 2022. /REUTERS/Thomas Peter

A la gare de Budapest, Amir, un Ukrainien sexagénaire pris en charge par des volontaires à son arrivée, s'inquiète pour ses fils restés combattre à Kiev et se demande s'il reverra un jour son pays.

"Je pense que cette guerre va durer très longtemps", dit-il. "J'ai laissé ma maison, ma voiture, tout ce que j'ai pu gagner dans ma vie, j'ai tout laissé. Nous n'avons plus rien maintenant."

(Avec la contribution de Krisztina Fenyo à Budapest, Luiza Ilie et Octav Ganea à Bucarest, Emma Thomasson à Genève, rédigé par Michael Kahn ; version française Myriam Rivet, édité par Sophie Louet)

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