PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui entame ce mercredi un déplacement de deux jours en Corse, secouée par des violences depuis deux semaines dans le sillage de l'agression d'Yvan Colonna, a déclaré avoir "l'esprit ouvert" pour ses discussions avec les élus locaux autour de la question institutionnelle.
"Je commence une discussion l'esprit ouvert", a-t-il dit mercredi sur BFMTV, après avoir annoncé dans Corse-Matin le lancement d'une "discussion sans précédent autour de la question institutionnelle", le gouvernement étant "prêt à aller jusqu'à l'autonomie" sous réserve d'un retour au calme dans l'île.
"Je vais en Corse aujourd'hui (mercredi-NDLR) pour soutenir les policiers et les gendarmes, pour discuter avec Gilles Simeoni (autonomiste, président du conseil exécutif de la collectivité de Corse-NDLR), pour discuter avec les force vives de la Corse et voir quel calendrier on peut mettre en place", a expliqué Gérald Darmanin sur BFMTV et RMC.
Alors que l'annonce de l'ouverture de ces discussions est survenue à moins d'un mois du premier tour de la présidentielle, le ministre a souligné que "ça ne se fera pas en deux jours" et que cette question sera forcément "dans un prochain mandat d'un prochain président de la République ou d'une prochaine présidente de la République".
Ces discussions s'annoncent "forcément longues, forcément difficiles". "Peut-être qu'on ne se mettra pas d'accord, il est possible qu'on ne se mette pas d'accord, mais nous ouvrons ce dialogue."
Gilles Simeoni, président autonomiste du conseil exécutif de la collectivité de Corse, a jugé sur franceinfo que "c'est important que le ministre de l'Intérieur, au nom du Premier ministre, et probablement du président de la République, dise aujourd'hui publiquement que le gouvernement et l'Etat sont prêts à rentrer dans une discussion qui a vocation à être historique et qui permette de construire (...) un statut d'autonomie que nous voulons de plein droit et de plein exercice."
D'après Gérald Darmanin, une soixantaine de membres des forces de l'ordre ont été blessés dans les violences des deux dernières semaines en Corse et cinq personnes ont été interpellées et présentées à la justice.
(Rédigé par Myriam Rivet, édité par Nicolas Delame)