PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a plaidé jeudi à Bissau pour un renforcement des synergies politiques entre la France et ses alliés d'Afrique centrale et de l'Ouest afin de poursuivre ensemble la lutte contre les groupes islamistes armés dans la région après le retrait des forces militaires françaises du Mali.
Lors d'une conférence de presse à l'issue de la dernière étape d'une tournée de quatre jours passée par le Cameroun et le Bénin, le président français a réaffirmé "la détermination de la France, d'abord à rester engagée au Sahel et dans toute la région, mais aussi à changer sa doctrine".
"C'est bien la synergie entre nos stratégies politiques, sécuritaires et de développement qui seule peut être efficace face au fléau du terrorisme", a déclaré Emmanuel Macron, aux côtés de son homologue bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo.
Alors que la situation au Mali fait peser "un risque de déstabilisation" sur l'ensemble de la région, le président français a estimé que pour lutter efficacement contre la multiplication des groupes armés, Paris et ses partenaires régionaux devaient mettre en oeuvre parallèlement "un agenda de sécurité (...) un agenda politique (...) et un agenda de développement".
"Force est de constater que les choix faits par la junte malienne aujourd'hui et sa complicité de fait avec la milice (russe) Wagner sont particulièrement inefficaces pour lutter contre le terrorisme", a observé le président français.
Dans ce contexte, et alors que le président de la Guinée-Bissau, qui dirige actuellement la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, compte organiser "dans les prochaines semaines, les prochains mois", un sommet de la Cédéao auquel la France sera invitée, Emmanuel Macron a assuré de sa "volonté de coopérer".
Lors de leur entretien précédant cette conférence de presse, les deux chefs d'Etat ont également partagé "leur inquiétude sur l'amplification des violences contre les populations civiles au Sahel (...) en particulier les exactions commises par les éléments mercenaires déployés au Mali", a souligné le président français.
Emmanuel Macron, qui s'inquiète de "ce qui s'apparente, sous couvert d'opérations de lutte contre le terrorisme, à des violences systématiques ciblant les populations peules", a souligné avec Umaro Sissoco Embalo "l'urgence d'enrayer cet engrenage qui pourrait déstabiliser l'ensemble de la région".
(Rédigé par Myriam Rivet, édité par Bertrand Boucey)