LONDRES (Reuters) - Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, épousera mercredi sa compagne de longue date, Stella Moris, dans une prison de haute sécurité du sud-est de Londres.
Julian Assange est détenu à la prison de Belmarsh depuis 2019 après s'être réfugié pendant sept ans à l'ambassade d'Equateur en Grande-Bretagne.
Les Etats-Unis souhaitent obtenir son extradition afin de le juger pour 18 chefs d'accusation liés à la diffusion en 2010 par WikiLeaks de vastes quantités de documents militaires et de câbles diplomatiques confidentiels américains.
L'Australien de 50 ans, qui rejette les accusations à son encontre, a rencontré Stella Moris, de plus de 10 ans sa cadette, en 2011 lorsque cette dernière a commencé à travailler au sein de son équipe d'avocats. Leur relation a débuté en 2015 et ils ont eu deux enfants durant le séjour de Julian Assange à l'ambassade d'Equateur à Londres.
La cérémonie, dirigée par un officier d'état civil, aura lieu pendant les heures de visite à la prison. Seulement deux témoins officiels et deux gardiens seront présents, les autorités pénitentiaires ayant refusé pour des raisons de sécurité la présence d'un photographe ou de journalistes.
"Je suis convaincue qu'ils craignent que les gens voient Julian comme un être humain", a écrit Stella Moris dans le journal The Guardian. "Leur crainte prouve qu'ils veulent à tout prix que Julian reste invisible aux yeux du public, même le jour de son mariage, et surtout le jour de son mariage."
La robe de mariée et le kilt que portera Julian Assange pour cette occasion, en référence à ses origines écossaises, ont été créés par la styliste britannique Vivienne Westwood, qui a mené campagne contre l'extradition du fondateur de WikiLeaks.
La Cour suprême du Royaume-Uni a refusé le 14 mars à Julian Assange le droit de contester devant elle la décision de la Haute Cour de Londres autorisant son extradition vers les Etats-Unis. Julian Assange pourra encore toutefois contester la promulgation de son extradition par le gouvernement.
(Reportage William James et Michael Holden; version française Elena Vardon, édité par Bertrand Boucey)