par Karolina Tagaris
ATHÈNES (Reuters) - Le conservateur Kyriakos Mitsotakis a prêté serment lundi et entame un deuxième mandat en tant que Premier ministre après sa victoire écrasante lors des élections législatives de dimanche, promettant de créer des emplois, d'augmenter les salaires et de dynamiser les recettes de l'Etat.
"Je me suis engagé à ce que, durant ce second mandat, nous réalisions les grands changements dont ce pays a tant besoin", a déclaré Kyriakos Mitsotakis à la présidente Katerina Sakellaropoulou après avoir reçu le mandat officiel pour former un nouveau gouvernement.
Nouvelle démocratie, le parti de centre-droit dont il est issu, a remporté 40,5% des suffrages, lui conférant 158 sièges sur 300 au parlement, soit 20 points de plus que le parti de gauche Syriza, qui a dirigé le pays de 2015 à 2019, au plus fort de la crise économique qui a touché la Grèce.
Âgé de 55 ans, Kyriakos Mitsotakis est un ancien banquier héritier d'une puissante famille politique. Il a promis d'augmenter les revenus liés à l'industrie du tourisme, vitale pour l'économie du pays, de créer des emplois et d'augmenter les salaires pour rattraper la moyenne de l'Union européenne.
"Je ne promets jamais de miracle. Mais je vous assure que je resterai fidèle à mon devoir national", a déclaré plus tôt Kyriakos Mitsotakis.
La presse grecque souligne lundi une "victoire historique" et le journal d'obédience conservatrice Ta Nea a salué en première page "la dominance absolue et sans partage de Mitsotakis".
La composition du nouveau gouvernement doit être annoncée lundi à 14H00 GMT.
De source proche du dossier, le ministre de l'Energie du gouvernement sortant, et vice-président du parti Nouvelle Démocratie, Kostis Hatzidakis, devrait obtenir le portefeuille des Finances.
Kyriakos Mitsotakis était Premier ministre depuis 2019 jusqu'aux élections législatives du 21 mai, au terme desquelles il a échoué à remporter la majorité absolue.
Il a déclaré qu'il allait avancer sur les réformes pour rétablir la note de crédit du pays après la crise de la dette qui a paralysé le pays depuis une décennie.
Après la pandémie de COVID-19 et une catastrophe ferroviaire en février qui a mis en lumière les failles dans les transports et le système de santé grecs, la hausse des prix et les difficultés économiques étaient les priorités des inquiétudes des électeurs.
Les électeurs ont par ailleurs infligé une défaite éclatante à Syriza, le parti de la gauche radicale dirigé par l'ancien Premier ministre Alexis Tsipras, qui a perdu plus de 30 élus.
Trois partis nationalistes et d'extrême-droite - dont le parti anti-immigrant "Spartans", sont quant à eux entrés au parlement avec 35 sièges combiné.
"Ce résultat est négatif pour la démocratie et la société" a commenté Alexis Tsipras.
(Reportage par Karolina Tagaris; version française Zhifan Liu, édité par Kate Entringer)