KABOUL (Reuters) - Les Taliban ont commencé à entrer dans Kaboul de tous côtés, a annoncé dimanche un responsable du ministère afghan de l'Intérieur, alors que les États-Unis et d'autres pays occidentaux se préparent à évacuer leurs diplomates et ressortissants.
Des échanges de tirs ont été entendus en divers points autour de la capitale, les forces de sécurité ont le contrôle de la situation, a écrit pour sa part sur Twitter (NYSE:TWTR) la présidence afghane.
Les taliban ordonnent aux combattants d'éviter toute violence à Kaboul, de laisser passer les personnes qui veulent partir et demandent aux femmes de se mettre dans des endroits sûrs, a déclaré un responsable taliban à Doha.
Les combattants taliban ont reçu selon lui l'ordre de rester en divers points d'entrée de la capitale, et ils n'ont tué ni blessé personne. Il a demandé que les forces afghanes cessent le feu et laissent passer les civils et les étrangers.
"Nous ne voulons pas qu'un seul civil afghan innocent soit blessé ou tué (...) mais nous n'avons pas proclamé de cessez-le-feu", a déclaré à Reuters un responsable taliban.
Les insurgés islamistes ont repris la plupart des grandes villes d'Afghanistan ces derniers jours, souvent sans combattre. Depuis samedi soir, Kaboul était la dernière grande ville encore contrôlée par le gouvernement afghan.
Les membres "essentiels" de l'équipe américaine travaillent à l'aéroport de Kaboul, a déclaré un responsable américain.
Moins de 50 personnes de l'ambassade américaine vont rester dans la capitale afghane pour le moment, a-t-il précisé.
Un responsable de l'Otan a fait savoir que plusieurs membres du personnel de l'Union européenne avaient déménagé dans un endroit plus sûr et non divulgué de la capitale.
Dans un communiqué publié samedi, le président Joe Biden a annoncé l'envoi de renforts sur place pour aider à l'évacuation des Américains.
Toute action qui "mettrait en danger des ressortissants américains ou notre mission" déclencherait "une réponse militaire rapide et forte", a-t-il prévenu.
Le président a de nouveau justifié son choix de mettre fin à 20 ans de présence américaine en Afghanistan.
"Une année ou cinq années de plus de présence militaire américaine n'auraient fait aucune différence, quand l’armée afghane ne peut ou ne veut pas défendre son propre pays", a-t-il écrit.
(Bureau de Kaboul ; Version française Elizabeth Pineau)