COPENHAGUE (Reuters) - Les autorités islandaises ont achevé l'évacuation de 3.000 habitants d'une ville du sud-ouest du pays, craignant une éruption volcanique à la suite d'une série de tremblements de terre et de signes de propagation du magma dans le sous-sol.
L'Office météorologique islandais a déclaré samedi qu'il existait un risque "considérable" d'éruption sur la péninsule de Reykjanes, car la taille de l'intrusion magmatique souterraine et la vitesse à laquelle elle se déplace sont plusieurs fois supérieures à ce qui avait été mesuré précédemment dans la région.
Cette éruption pourrait intervenir "à tout moment dans les prochains jours", a-t-il précisé en fin de journée, après avoir noté un regain d'activité sismique.
L'Agence islandaise de protection civile avait ordonné dans la nuit de vendredi à samedi l'évacuation complète de Grindavik, une ville de pêcheurs située à proximité, tout en soulignant qu'il ne s'agissait pas d'une opération d'urgence.
La région de Reykjanes a connu ces dernières années plusieurs éruptions dans des zones non peuplées, mais les autorités ont estimé que l'éruption actuelle représentait un risque immédiat pour la ville.
Jeudi, l'augmentation de l'activité sismique a entraîné la fermeture de la station thermale géothermique Blue Lagoon, l'une des principales attractions touristiques du pays.
Reykjanes, située au sud-ouest de la capitale Reykjavik, est une région volcanique et sismique sensible. En mars 2021, des fontaines de lave y ont jailli de manière spectaculaire, d'une fissure de 500 à 750 mètres de long, dans le système volcanique de Fagradalsfjall.
L'activité volcanique de la région s'est poursuivie pendant six mois cette année-là, incitant des milliers d'Islandais et de touristes à se rendre sur les lieux. En août 2022, une éruption de trois semaines s'y est produite, suivie d'une autre en juillet de cette année.
Le système volcanique de Fagradalsfjall, qui mesure environ 6 kilomètres de large et 19 kilomètres de long, était resté inactif pendant plus de 6.000 ans avant les récentes éruptions.
(Reportage Jacob Gronholt-Pedersen et Louise Rasmussen, version française Benjamin Mallet et Tangi Salaün)