NIAMEY (Reuters) - La junte militaire au pouvoir au Niger a ordonné jeudi l'expulsion de l'ambassadeur de France dans une lettre adressée au ministère français des Affaires étrangères, qui a réaffirmé que les putschistes n'avaient pas l'autorité requise pour faire une telle demande.
Vendredi dernier, la junte nigérienne avait donné 48 heures à l'ambassadeur Sylvain Itté pour quitter le pays, une demande jugée irrecevable par Paris, qui ne reconnaît pas les putschistes.
Lundi, à l'occasion de la conférence des ambassadrices et des ambassadeurs à Paris, Emmanuel Macron a indiqué que l'ambassadeur de France au Niger resterait dans le pays "malgré les pressions".
Dans une lettre datée du 29 août, les militaires au pouvoir à Niamey depuis le 26 juillet disent avoir informé le quai d'Orsay que la question de l'agrément de l'ambassadeur de France était "irrévocable" et que les services de police avaient reçu instruction "de procéder à (l)'expulsion" de l'ambassadeur de France.
"Par conséquent, au terme du délai de 48h expiré à compter du 28 août 2023, l'intéressé ne jouit plus de privilèges et immunités attachés à son statut de membre du personnel diplomatique de l'Ambassade", écrit la junte militaire.
"La France a pris connaissance de la demande des putschistes. Les putschistes n’ont pas autorité pour faire cette demande, l’agrément de l’ambassadeur émanant des seules autorités légitimes nigériennes élues", a déclaré à Reuters le ministère français des Affaires étrangères, réitérant une position exprimée vendredi dernier.
"Nous évaluons en permanence les conditions de sécurité et de fonctionnement de notre ambassade", a ajouté le Quai d'Orsay.
(Boureima Balima et Anait Miridzhanian, avec Elizabeth Pineau à Paris, version française Bertrand Boucey et Zhifan Liu, édité par Kate Entringer et Jean-Stéphane Brosse)