(Reuters) - La Grande-Bretagne a délivré samedi des licences supplémentaires aux pêcheurs européens pour tenter de régler le litige, notamment avec la France, sur l'accès à ses eaux à la suite du Brexit, a annoncé la Commission européenne.
La France avait fixé à vendredi une date butoir pour obtenir les près de 100 licences qu'elle estime devoir encore être attribuées à ses pêcheurs, sous peine de demander à la Commission européenne de lancer une procédure en contentieux contre la Grande-Bretagne.
"(...) si les Britanniques (...) s'engagent à donner quelques dizaines de licences supplémentaires comme geste de bonne volonté pour montrer que le dialogue porte ses fruits, nous en tiendrons compte", avait toutefois déclaré vendredi sur franceinfo Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes.
Selon l'exécutif européen, la Grande-Bretagne a délivré samedi 18 licences pour l'accès à ses eaux à des bateaux de remplacement et cinq autres pour l'accès aux eaux de pêche de Jersey.
"Des consultations techniques vont se poursuivre avec l'objectif d'avoir des licences pour sept bateaux supplémentaires de remplacement d'ici la fin de la journée de lundi", a dit la Commission dans un communiqué.
"La Commission européenne va continuer de travailler, avec la France, afin de garantir la pleine mise en oeuvre" de l'accord commercial conclu entre la Grande-Bretagne et l'UE sur leurs relations post-Brexit, a-t-elle ajouté.
Le gouvernement français a dit "pren(dre) acte" de l'octroi de ces licences supplémentaires annoncé samedi.
La France estime désormais avoir "sécurisé" plus de 93% de ses demandes de licences, soit 1.034, pour ses pêcheurs.
Clément Beaune et la ministre de la Mer, Annick Girardin, confirment que la France et l'UE vont continuer de collaborer pour obtenir l'application de l'accord commercial avec Londres et ajoutent qu'elles "examinent toutes les modalités juridiques possibles pour chaque licence demandée qui n’a pas encore été accordée".
Ils jugent notamment qu'une "méthodologie claire et partagée pour les navires remplaçants est (...) indispensable".
Le gouvernement va continuer de discuter avec les pêcheurs français pour "fixer les modalités de la poursuite du travail", assurent-ils.
(Reportage Sabine Siebold, avec Michel Rose à Paris, version française Bertrand Boucey)