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Privés de licences britanniques, les pêcheurs de Calais se désespèrent

Publié le 03/11/2021 12:12
Mis à jour le 03/11/2021 12:15
© Reuters. L'immobilisation d'un bateau de pêche britannique la semaine dernière au Havre a fait monter les tensions d'un cran, faisant craindre à certains pêcheurs qu'ils ne deviennent les otages d'un conflit qui les dépasse. /Photo prise le 3 novembre 2021/RE

par Layli Foroudi et Clotaire Achi

CALAIS (Reuters) - Loïc Fontaine a mis en vente son bateau de pêche. Privé d'accès aux eaux britanniques depuis le Brexit en janvier, il a vu ses revenus s'effondrer et craint de ne plus pouvoir vivre de son travail.

Le pêcheur calaisien a décidé de s'accrocher encore quelques jours, dans l'espoir qu'une solution soit trouvée entre Paris et Londres pour lui permettre d'obtenir une licence lors de ce qui s'apparente à une réunion de la dernière chance, jeudi, avant la possible mise en oeuvre par la France de mesures de rétorsion commerciales.

"Les Anglais sont assez têtus, ils ne lâchent pas prise", a déclaré Loïc Fontaine à Reuters mardi sur un quai du port du Calais, à son retour d'une journée de pêche aux bulots à moins de 30 minutes de navigation de la côte française pour éviter toute incursion dans les eaux britanniques.

"On essaie de mettre un peu de pression mais il vaut mieux rester amical et trouver un compromis. Si on commence une guerre maritime, on n'en finit pas", a-t-il ajouté, soulagé que le gouvernement français ait repoussé l'entrée en vigueur des mesures de rétorsion dont il menaçait Londres, prévues à l'origine lundi soir à minuit.

L'immobilisation d'un bateau de pêche britannique la semaine dernière au Havre a fait monter les tensions d'un cran, faisant craindre à certains pêcheurs qu'ils ne deviennent les otages d'un conflit qui les dépasse.

Paris reproche depuis de longs mois à la Grande-Bretagne de ne pas délivrer assez de licences aux pêcheurs français dont une partie de l'activité s'exerçait dans les eaux britanniques, très proches des côtes françaises au large de Calais ou du Cotentin, autour des îles anglo-normandes, et très riches en poissons.

"ON A TOUS BESOIN DE TRAVAILLER"

Dans la seule région des Hauts-de-France, seuls 35 bateaux ont obtenu la précieuse licence, tandis que le chalutier de Loïc Fontaine, le Sainte-Catherine-Labouré, est l'un des 45 bateaux qui n'ont pas encore obtenu gain de cause, selon le décompte des autorités locales.

"Maintenant on est tous regroupés dans les eaux françaises, nous, les Belges, les Hollandais, on a plus de mal à cohabiter avec tout le monde et les ressources diminuent. Au bout d'un moment il n'y aura plus rien", souligne le pêcheur calaisien.

"On attend la licence depuis neuf mois mais là on arrive au bout du tunnel. On perd de l'argent, on travaille à perte, donc j'ai mis le bateau à vendre."

A Boulogne-sur-Mer, Gaëtan Delsart attend aussi nerveusement qu'une solution soit trouvée à cette crise qui le prive de son gagne-pain, en l'empêchant de suivre les bars, soles, raies et autres turbots lorsque ces espèces repartent au large en direction des eaux britanniques.

"On est coincé côté français et on ne peut pas survivre si on reste côté français", déplore le pêcheur de 35 ans, qui n'a pas obtenu de licence parce que son bateau n'était pas équipé du matériel de géolocalisation réglementaire pour prouver qu'il pêchait dans les eaux britanniques avant 2016.

© Reuters. L'immobilisation d'un bateau de pêche britannique la semaine dernière au Havre a fait monter les tensions d'un cran, faisant craindre à certains pêcheurs qu'ils ne deviennent les otages d'un conflit qui les dépasse. /Photo prise le 3 novembre 2021/REUTERS/Stéphane Mahé

"J'espère vraiment qu'un accord va être trouvé, pour les deux pays. Les collègues anglais ont besoin d'exporter leur marchandise et nous on a besoin de pêcher. On a tous besoin de travailler", souligne-t-il.

S'il lui faut se résigner à renoncer à son activité et à vendre son bateau, Gaëtan Delsart ne se fait guère d'illusions sur ses chances d'en obtenir un prix correct. "Qui achèterait un bateau sans licence ?"

(Reportage Layli Foroudi et Clotaire Achi, rédigé par Christian Lowe, version française Tangi Salaün, édité par Jean-Michel Belot)

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