LA HAYE (Reuters) - L'ancien général bosno-serbe Ratko Mladic a été condamné mardi à une peine de prison à vie par la Chambre d'appel du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux qui statuait sur son sort.
La juridiction siégeant à la Haye, aux Pays-Bas, a reconnu l'ancien chef de guerre coupable de génocide, crimes de guerre et de crimes contre l'humanité et sa condamnation est désormais définitive.
Âgé de 78 ans, Ratko Mladic a été condamné en 2017 à une peine de prison à vie après avoir été reconnu coupable d'avoir supervisé le massacre de 8.000 Musulmans bosniaques, hommes et adolescents, dans l'enclave de Srebrenica en 1995, et le siège de Sarajevo, capitale de la Bosnie, qui a duré 43 mois et a coûté la vie à plus de 11.000 personnes.
La Chambre d'appel "confirme la condamnation à une peine de prison à vie imposée à Mladic par la chambre de jugement", a déclaré la juge Prisca Nyambe, chargée de présider l'audience.
La décision intervient au terme d'une longue procédure conduite dans un premier temps par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à l'origine de 90 condamnations.
Le procureur de l'Onu soulignait en amont de la décision l'importance qu'aura l'arrêt prononcé à l'encontre de Ratko Mladic pour les survivants du seul génocide recensé en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
"Si vous parlez avec les survivants, les mères (de Srebrenica) qui ont perdu leur mari, leurs fils, leurs vies se sont vraiment arrêtées le jour du génocide", disait Serge Brammertz à la presse.
Ratko Mladic restera en détention à La Haye jusqu'à son transfert dans un Etat où il purgera sa peine.
Quatorze pays européens ont accueilli jusqu'ici des détenus condamnés à La Haye.
L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, condamné lui aussi à la réclusion à perpétuité pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, a été transféré le mois dernier dans une prison britannique.
Les avocats de Mladic estimaient que l'ancien général ne pouvait être tenu pour responsable des actes commis par ses subordonnés. Les procureurs souhaitaient quant à eux que Ratko Mladic soit aussi reconnu coupable de la campagne de purification ethnique menée dans les premières années du conflit dans l'ex-Yougoslavie. Leurs arguments ont été rejetés par la Chambre d'appel.
(Stephanie van den Berg, version française Nicolas Delame, édité par Jean-Stéphane Brosse)