PARIS (Reuters) - La réunion qui a rassemblé jeudi à Berlin des représentants de l'Ukraine, de la Russie, de la France et de l'Allemagne a été "difficile" en raison notamment de l'insistance de Moscou à exiger des négociations directes entre Kiev et les insurgés prorusses du Donbass, dit vendredi l'Elysée.
"La Russie a accepté la négociation sur le fond, mais a finalement insisté pour qu'il soit écrit que l'Ukraine négocie directement avec les séparatistes, ce qui constitue la seule ligne rouge de l'Ukraine", souligne la présidence française.
Une nouvelle réunion au niveau des conseillers des chefs d'Etat et de gouvernement des pays du format Normandie est prévue dans deux semaines, précise-t-elle.
La Russie, qui a massé des dizaines de milliers de soldats aux frontières de l'Ukraine, faisant craindre aux Occidentaux une nouvelle invasion du pays après l'annexion de la Crimée en 2014, réclame depuis longtemps des négociations directes entre Kiev et les séparatistes qu'elle soutient, moyen de légitimer ces derniers.
La mise en oeuvre des accords de Minsk, qui étaient sensés ramener la paix dans le Donbass en échange notamment d'une autonomie accrue pour les régions russophones de Donetsk et Louhansk, est un des volants des discussions multilatérales visant à permettre une désescalade militaire autour de l'Ukraine.
Les négociations sur ce point se déroulent principalement au niveau européen, dans le "format Normandie" (France, Allemagne, Ukraine et Russie) qui avait permis la signature du protocole de Minsk en 2014.
Moscou mène parallèlement des négociations avec les seuls Etats-Unis sur la mise en place d'une nouvelle architecture de sécurité en Europe, en exigeant notamment l'arrêt de l'expansion de l'Otan vers l'Est et singulièrement vers l'Ukraine, bien que l'adhésion de cette dernière à l'Alliance atlantique ne soit pas programmée.
(Reportage Michel Rose, rédigé par Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)