KYIV (Reuters) - Le conseil municipal de Marioupol a déclaré lundi que des autocars destinés à permettre à des civils de quitter la ville n'avait pas encore atteint le point de rendez-vous avec les candidats à l'évacuation, contrairement à de précédentes déclarations d'un responsable local annonçant que le convoi avait déjà quitté la ville.
Le conseil municipal, qui n'a pas précisé la raison de ce contretemps, a appelé les civils s'apprêtant à quitter la ville à rester dans leurs abris.
Petro Andriouchtchenko, collaborateur du maire de Marioupol, avait annoncé quelques heures plus tôt à la télévision ukrainienne qu'un convoi d'autocars évacuant des civils avait pu quitter lundi matin la ville portuaire du sud-est de l'Ukraine.
Il a lui aussi confirmé dans un message que ce projet d'évacuation était retardé, sans donner davantage de détails.
A la différence des évacuations organisées samedi et dimanche, les civils qui doivent prendre place à bord de ce convoi ne sont pas évacués depuis le site sidérurgique Azovstal, dernière poche de résistance des forces ukrainiennes dans la ville portuaire sur la mer d'Azov, a-t-il précisé.
La centaine de civils évacués dimanche de l'usine d'Azovstal devaient arriver dans la journée à Zaporijjia, une ville sous contrôle ukrainien située à environ 250 kilomètres au nord-ouest de Marioupol.
Plusieurs centaines de civils seraient encore réfugiés dans les galeries souterraines de ce vaste complexe sidérurgique, l'un des plus grands d'Europe, dernier bastion tenu par les Ukrainiens à Marioupol, où l'armée russe s'est déclarée victorieuse le 21 avril après près de deux mois d'un siège destructeur.
Le président russe Vladimir Poutine s'est depuis prononcé en faveur d'un siège plutôt que d'un assaut contre le site d'Azovstal, où les civils et combattants manquent d'eau, de vivres et de médicaments.
"La situation signale désormais une véritable catastrophe humanitaire", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Irina Verechtchouk.
Les bombardements russes contre le complexe industriel, qui ne se sont jamais complètement interrompus, ont repris dimanche immédiatement après le départ de autocars d'évacuation, a précisé Petro Andrioutchenko lundi.
(Reportage Max Hunder et Pavel Polityuk, version française Myriam Rivet, édité par Jean-Michel Bélot et Kate Entringer)