Le géant américain de l'alimentation Kraft Foods a annoncé mardi qu'il avait décroché le feu vert des autorités américaines de la concurrence à son OPA hostile sur le confiseur britannique Cadbury, dont il a au passage critiqué la ligne de défense.
"Kraft Foods est heureux d'annoncer que le délai prévu par la loi américaine anticoncentration Hart-Scott-Rodino de 1976 a expiré" et que "par conséquent, les conditions de l'OPA en matière de concurrence aux Etats-Unis sont désormais remplies", a déclaré le groupe dans un communiqué aux investisseurs londoniens.
De son côté, l'Union européenne s'est donnée jusqu'au 6 janvier pour se prononcer sur l'OPA hostile de Kraft.
Kraft Foods a lancé le 9 novembre une offre publique d'achat et d'échange sur les actions de Cadbury, valorisant ce dernier autour de 10 milliards de livres (environ 11 milliards d'euros). Cette offre s'est ouverte début décembre et doit expirer le 5 janvier.
Cadbury a rejeté fermement cette offre, dont il juge le montant dérisoire.
Le confiseur a confirmé formellement ce rejet lundi, en assurant à ses actionnaires qu'il leur offrait de meilleures perspectives en tant que société indépendante. Pour conforter cette assertion, le groupe britannique a relevé ses perspectives de croissance et de bénéfices à long terme.
Kraft Foods a répondu au groupe britannique en assurant dans son communiqué de mardi qu'au contraire, un rachat du confiseur dégagerait "plus de valeur que Cadbury ne pourrait en créer à lui seul", et a critiqué la ligne de défense du confiseur.
"Au lieu de la valeur certaine, et du potentiel présenté par l'OPA, Cadbury demande à ses actionnaires de croire en une possible création de valeur dans l'avenir, basée sur des objectifs à long terme qui n'ont jamais été atteints jusqu'ici et qui sont soumis à de nombreux risques et incertitudes", a expliqué Kraft.
Kraft s'est par ailleurs gardé de toute mention d'une possible surenchère d'un groupe concurrent, alors que Cadbury avait indiqué lundi que des "tierces parties" avaient fait part de leur intérêt, sans préciser de qui il s'agissait.
Le chocolatier américain Hershey et le groupe familial italien Ferrero ont déjà dit réfléchir à rentrer dans la bataille, et le géant suisse Nestlé fait également figure d'acquéreur potentiel.