La paralysie du trafic aérien en Europe à la suite de l'éruption d'un volcan en Islande a déjà coûté aux compagnies aériennes affectées 1,7 milliard de dollars (1,26 milliard d'euros) de manque à gagner, a estimé mercredi l'Association internationale du transport aérien IATA.
Au plus fort du blocage du trafic, samedi et dimanche, les compagnies touchées perdaient 400 millions de dollars (297 millions d'euros) de recettes par jour, a déclaré Giovanni Bisignani, le président de l'association lors d'une conférence de presse à Berlin.
L'IATA avait précédemment estimé à 200 millions de dollars par jour (148,5 millions d'euros) le manque à gagner des compagnies aériennes, alors que quasiment tout le nord de l'Europe, où évoluait un nuage de cendres en provenance d'Islande, avait fermé son espace aérien depuis la fin de la semaine dernière.
Au simple manque à gagner s'ajoutent les coûts supportés par les compagnies pour l'hébergement, la nourriture et parfois le transport par d'autres moyens de voyageurs bloqués, a-t-il ajouté, laissant entendre que la facture totale serait supérieure à ces 1,7 milliard de dollars.
La première compagnie européenne, l'allemande Lufthansa, n'a pas encore fourni de chiffres sur le coût du volcan, mais son patron Wolfgang Mayrhuber a estimé lors de la même conférence de presse que le montant ne serait "pas marginal". Son concurrent français Air France-KLM a évoqué le chiffre de 35 millions d'euros par jour.
Le trafic reprenait progressivement en Europe mercredi, plusieurs pays dont la Norvège et le Danemark ayant rouvert leur espace aérien. L'Allemagne devait rouvrir le sien ce jour à 09H00 GMT.
"Nous allons reprendre nos opérations au fur et à mesure", a déclaré M. Mayrhuber.
M. Bisignani a appelé les gouvernements européens à "prendre leurs responsabilités" et à venir en aide aux compagnies aériennes, victimes d'une "force majeure, à laquelle nous ne pouvons rien". Il a une nouvelle fois critiqué la lenteur des dirigeants européens à coordonner leurs réactions, après avoir déjà dénoncé en début de semaine la "pagaille" dans les réponses apportées au nuage de cendres.
Le secteur aérien est toutefois confiant sur une reprise rapide des affaires. Après les attentats du 11 septembre 2001, qui avaient également conduit à une fermeture de plusieurs jours de l'espace aérien américain, "cela a pris longtemps pour repartir, parce qu'il y avait un problème de confiance", a expliqué M. Bisignani, mais ce n'est pas le cas actuellement.
"Le volcan ne va pas changer l'envie et le besoin de voyager", a renchéri M. Mayrhuber.