PARIS (Reuters) - La secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher se voit retirer certaines attributions, dont la gestion des dossiers liés à Engie (PA:ENGIE), afin d'éviter tout potentiel conflit d'intérêt, selon un décret publié mardi au Journal Officiel.
La secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire est désormais déchargée de tout ce qui concerne la Compagnie des Alpes dont elle a été directrice générale déléguée, de la société Elis (PA:ELIS) dont elle fut membre du conseil de surveillance, et d'Engie, où son mari travaille, précise le décret.
"Comme tous les ministres ou secrétaires d'Etat, je publie les endroits où j'ai travaillé ces dernières années et à ce titre je n'ai pas le droit de prendre des décisions sur ces dossiers", a déclaré Agnès Pannier-Runacher mardi lors d'un point presse à Bercy.
"S'agissant du tourisme ça tombe assez bien puisque c'est une compétence du ministère des Affaires étrangères", a rappelé la secrétaire d'Etat, qui est également déchargée de tout ce qui concerne Bourbon (PA:GPBN) corporation et le groupe Macquarie.
En juillet dernier, Françoise Nyssen, alors ministre de la Culture, s'était vu retirer le dossier de la régulation économique du secteur de l'édition ainsi que la tutelle du Centre national du livre afin d'éviter tout risque de conflit d'intérêt avec ses anciennes fonctions à Actes Sud.
A son arrivée au gouvernement, la ministre de la Santé Agnès Buzyn s'était pour sa part vu privée de la tutelle sur l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dirigé par son mari, Yves Lévy, depuis juin 2014. Ce dernier a renoncé cet été à briguer un second mandat et a été nommé conseiller d'Etat en service extraordinaire en octobre.
Depuis la loi sur la transparence d'octobre 2013, votée dans le sillage de l'affaire Cahuzac, les patrimoines et les intérêts des membres du gouvernement sont passés au crible par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) et sont rendus publics.
Emmanuel Macron, qui avait fait de la moralisation de la vie politique un des piliers de sa campagne et qui a promulgué une loi en ce sens en septembre 2017, a été confronté depuis le début de son quinquennat à plusieurs révélations de manquements présumés de membres de son entourage et de son gouvernement.
(Marine Pennetier avec Myriam Rivet, édité par Elizabeth Pineau)