par Michelle Nichols et Jonathan Saul
NATIONS UNIES (Reuters) - La Russie bloque la désignation par le Conseil de sécurité des Nations unies de commissions d'experts indépendants chargés de contrôler les violations des sanctions imposées par l'Onu au Soudan du Sud, à la République démocratique du Congo, à la République centrafricaine et au Mali, ont dit à Reuters des diplomates.
Moscou, qui cherche à étendre son influence en Afrique, en particulier dans la zone d'influence française, se plaint du nombre d'experts désignés par les pays occidentaux et voudrait que davantage de Russes siègent dans ces commissions.
"La Russie a effectivement mis en attente son approbation de plusieurs commissions ou experts", a déclaré à Reuters Dmitri Polianski, ambassadeur russe adjoint à l'Onu. "Malheureusement (...) la constitution de ces commissions n'est pas équilibré géographiquement. Il y a une majorité de représentants des pays occidentaux."
Le mandat des commissions de contrôle des violations des sanctions a expiré le 1er juillet pour le Soudan du Sud, le 1er août pour la RDC, le 31 août pour la Centrafrique et va expirer ce jeudi pour le Mali.
Tant que le Conseil de sécurité ne s'accorde pas sur la liste de noms soumis par le secrétaire-général de l'Onu AntonioGuterres - quatre à six experts par commission -, le travail de ces commissions est de facto paralysé et le risque de violation des sanctions accru.
"Certains de ces experts ne remplissent pas les critères d'impartialité, de neutralité et d'indépendance", affirme Dmitri Polianski.
La commission d'experts surveillant la Centrafrique a accusé cette année des soldats centrafricains et leurs instructeurs militaires russes d'usage excessif de la force contre les civils, de meurtres, d'occupation d'écoles et de pillage, des accusations rejetées par le Kremlin.
(Version française Tangi Salaün)