Le Japon et l'UE se retrouvent vendredi à Tokyo pour leur 23e sommet annuel, consacré aux négociations en cours sur un partenariat stratégique et un ambitieux accord de libre échange censé prendre forme d'ici à fin 2015.
La délégation de l'Union européenne est conduite par le président du Conseil européen, Donald Tusk, et le chef de la Commission, Jean-Claude Juncker. Le Japon est représenté par son Premier ministre, Shinzo Abe.
La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, et la commissaire au Commerce, Cecilia Malmström, prendront également part aux discussions.
Les deux parties ont déjà exprimé le souhait "d'accélérer le rythme des négociations" sur l'accord de libre-échange, lancées en 2013.
Un tel accord, qui vise à favoriser la croissance, permettrait à l'ensemble UE-Japon de peser 30% de l'économie du monde et 40% de son commerce, selon ses promoteurs.
Les Européens attendent du Japon qu'il lâche du lest en particulier sur les barrières non tarifaires (NTB) qui cadenassent de nombreux marchés nippons, notamment alimentaires.
Pour Tokyo, l'un des enjeux essentiels est que Bruxelles démantèle ses droits de douane sur les voitures japonaises, une question sensible en Allemagne, important fabricant et exportateur d'automobiles.
"Nous considérons que cet accord en vaut la peine. Mais il faut être ambitieux sur la substance comme sur le calendrier", a plaidé vendredi Mme Malmström devant la Fédération du patronat japonais, le Keidanren, alors que les négociations traînent en longueur.
"Nous avons besoin d'un accord qui fonctionne, d'un accord qui nous aide à mettre nos économies respectives sur la voie de la prospérité", a-t-elle insisté.
S'il était finalisé en 2015, l'accord UE-Japon pourrait être signé avant le Partenariat transpacifique, l'accord de libre-échange négocié actuellement avec difficulté par Tokyo et Washington.
Lors du dernier sommet, il y a un an à Bruxelles, les 28 membres de l'UE et le Japon avaient décidé de renforcer leur coopération en matière de sécurité, notamment dans la lutte contre la piraterie maritime et le terrorisme, ainsi que dans la cyber-sécurité.
Le Japon et l'UE ont également des positions communes sur la crise ukrainienne. M. Abe aurait l'intention de se rendre à Kiev le mois prochain, en route pour le prochain sommet du G7 en Allemagne.