EDF (PA:EDF) projette un renouvellement du parc nucléaire français, qui devrait se traduire par le déploiement à terme de "plusieurs dizaines" de réacteurs EPR NM (nouveau modèle), avec le soutien éventuel de partenaires extérieurs, a déclaré vendredi son PDG.
"A partir de 2028, 2030, ce n'est pas une science exacte, nous allons commencer à installer en France des EPR nouveau modèle. (...) Et puis en 2050, 2055, on n'aura plus de (réacteurs de) la génération actuelle. On aura les EPR NM: on en aura 30, 35 ou 40. On aura plusieurs dizaines qui seront le produit de remplacement du parc actuel", a précisé Jean-Bernard Lévy lors d'une rencontre avec des journalistes.
EDF travaille actuellement avec le français Areva (PA:AREVA), dont il prévoit le rachat de l'activité réacteurs (Areva NP), sur un nouveau modèle d'EPR de même capacité (1.650 mégawatts), mais censé être plus compétitif, plus rapide et moins coûteux que son grand frère, dont la construction accumule les déboires à Flamanville (Manche) et en Finlande.
"Notre objectif est que pour cet EPR nouveau modèle, les grandes options de sûreté, les grands choix d'architecture, soient faits dans les années qui viennent pour que nous puissions à peu près à l'horizon 2020 (...) avoir un design détaillé, figé, accepté par l'autorité de sûreté française et pour que nous puissions, si tel est notre souhait, commander un premier EPR NM", a expliqué M. Lévy.
Pour assurer le financement d'un tel déploiement, le géant de l'électricité pourrait s'associer à des partenaires.
"Est-ce qu'EDF a les moyens aujourd'hui de reconstruire pour 60 gigawatts de nucléaire sur son bilan actuel? Je pense que non. Je pense que la question se posera le moment venu de faire entrer des partenaires", a dit le PDG.
Avant de commencer à renouveler son parc nucléaire, EDF prévoit d'investir environ 50 milliards d'euros pour prolonger jusqu'à 60 ans la durée de vie de la plupart de ses 58 réacteurs actuels, répartis dans 19 centrales.
La loi sur la transition énergétique stipule que la capacité du parc nucléaire français est désormais plafonnée à 63,2 gigawatts.