PARIS (Reuters) - Le parquet de Paris a ouvert une nouvelle enquête sur des soupçons d'abus sexuels dénoncés par les Nations unies la semaine dernière et visant des militaires français basés en Centrafrique, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Le parquet a reçu, via le ministère français de la Défense, une dénonciation de l'Onu sur des soupçons d'exploitation et d'abus sexuels commis de 2013 à 2015 à Dékoa, dans l'est du pays.
Ce document ne donne pas de précisions sur le nombre possible de victimes, sur leur âge, ou sur le nombre de militaires impliqués, précise la source judiciaire.
Les Nations unies ont annoncé fin mars avoir élargi le périmètre de leur enquête sur les accusations d'abus sexuels commis par des militaires étrangers en République centrafricaine (RCA) et en avoir informé la France, le Gabon et le Burundi.
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad al Hussein, a évoqué des accusations "révoltantes" et demandé à ce que l'enquête de l'Onu ne laisse rien dans l'ombre. Les enquêteurs de l'Onu ont interrogé 108 victimes présumées, mineures pour la plupart pour des abus sexuels perpétrés entre 2013 et 2015.
La France enquête de son côté depuis l'an dernier sur les accusations portées contre les soldats de sa force Sangaris, qui n'est pas sous commandement des Nations unies.
(Gérard Bon, édité par Yves Ckarusse)