Les gouvernements français et allemand ont affiché samedi à Washington leur optimisme sur la Grèce, laissant entrevoir la possibilité d'un prochain accord, tout en réitérant le besoin de maintenir le FMI "à bord".
"Nous avons mis à profit la présence à Washington de beaucoup de responsables politiques et financiers pour avancer dans le bon sens", a affirmé le ministre français des Finances, Michel Sapin, au cours d'une conférence de presse à l'occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, à laquelle participait également le ministre grec Euclide Tsakalotos.
"Les contacts qui ont eu lieu me laissent penser que nous devrions pouvoir déboucher sur un accord pour la réunion informelle (les 22 et 23 avril) de l'Ecofin (les 28 ministres de l'Economie de l'UE) à Amsterdam", a ajouté M. Sapin, insistant sur le besoin d'éviter de négocier à nouveau "en étant au bord du gouffre".
La Grèce tente de trouver un accord avec ses créanciers sur la poursuite du plan d'aide européen conclu à l'été 2015. Le FMI n'y participera qu'à la condition qu'Athènes procède à de nouvelles réformes et que les Européens acceptent d'alléger la dette grecque.
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a également fait part de son optimisme. "Mon optimisme était déjà grand" avant les discussions de Washington "et il n'a pas diminué", a-t-il expliqué.
Le commissaire européen aux Affaires économiques s'est montré plus prudent. "Des progrès ont été faits ces derniers jours et nous partageons tous la volonté d’aboutir à une solution équilibrée et positive", a estimé Pierre Moscovici. "Mais il reste du travail à faire sur les réformes pour pouvoir clore la revue du programme grec".
Les ministres français et allemand ont par ailleurs tous deux insisté pour que le Fonds reste engagé en Grèce. "Que le FMI ne soit plus à bord, ce serait un élément qui pèserait négativement sur la résolution du problème", a prévenu M. Sapin.
Pour sa part, M. Schäuble a rappelé que le parlement allemand avait accepté l'aide à la Grèce à condition que le FMI en soit partie prenante. "Je n'ai pas les moyens d'agir autrement", a poursuivi le ministre allemand, avertissant qu'il ne pourrait que dire non à un accord sur la Grèce si le Fonds se retirait.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, s'est également entretenue avec M. Tsakalotos. Dans un communiqué, elle a manifesté le soutien du FMI à "un programme économique pour la Grèce reposant sur des mesures soutenables et réalistes".
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a de son côté déclaré samedi penser qu'il y aurait "un accord très bientôt". "Je pense que l'objectif que j'ai précisé, à savoir de conclure (les pourparlers) d'ici à la Pâque orthodoxe (le 1er mai) (...) est réalisable", a-t-il encore dit à la chaîne publique de télévision ERT.
Les discussions doivent reprendre lundi.