PARIS (Reuters) - Les dépistages du coronavirus effectués auprès des équipages du groupe aéronaval du porte-avions Charles-de-Gaulle se sont avérés positifs pour 1.081 des 2.300 marins concernés, a annoncé vendredi la ministre des Armées Florence Parly.
"Aujourd'hui, 17 avril, 2.010 tests ont été effectués. Ils ont permis de détecter 1.081 marins positifs au COVID-19", a déclaré Florence Parly lors d'une audition par la commission de la Défense de l'Assemblée nationale.
Sur ce total, 545 marins présentant des symptômes sont sous surveillance médicale étroite et 24 sont hospitalisés dont un en réanimation, a précisé la ministre.
Près de 300 marins sont encore en attente de leurs résultats d'analyse.
Deux enquêtes ont été lancées en parallèle: une enquête épidémiologique sur l'origine de la contamination et une enquête de commandement visant à tirer les enseignements de la gestion de ce foyer épidémique.
"Nous ne savons pas encore si le virus était déjà présent à bord avant l'escale du 13 mars, l'enquête épidémiologique devra notamment répondre à cette question et faire la lumière sur l'enchaînement qui a conduit à la propagation du virus au sein de ce cluster très particulier", a déclaré la ministre.
Le Charles-de-Gaulle a fait escale à Brest du 13 et le 16 mars, soit juste avant le confinement obligatoire instauré le 17 mars dernier en France. Les familles n'avaient pas pu monter à bord mais les marins avaient pu rencontrer leurs proches à l'occasion de cette escale. Par ailleurs, une relève d'une cinquantaine de marins est alors montée à bord.
Une précédente escale, effectuée les 20 et 21 février derniers dans le port chypriote de Limassol, est également analysée dans le cadre de l'enquête.
Florence Parly a fixé pour objectif d'obtenir "a minima un point d'étape" dans deux semaines, ce délai ne permettant pas de garantir l'obtention de résultats définitifs d'ici là.
Concernant la suite des opérations, "le navire (...) est actuellement décontaminé par une équipe (...) qui (a) à ce jour effectué 30% du chantier", a expliqué la ministre.
Quant au retour en mer, il devrait être "envisageable à partir de juin".
(John Irish et Myriam Rivet, édité par Jean-Michel Bélot)