PARIS (Reuters) - Les pêcheurs français bénéficieront de mesures d'accompagnement dans le cadre de l'accord commercial conclu jeudi entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, qui prévoit de limiter l'accès des chalutiers européens aux zones de pêche britanniques.
"Les pêcheurs et les mareyeurs pourront bénéficier d'une aide forfaitaire pouvant aller jusqu'à 30.000 euros en fonction de leur dépendance aux produits capturés dans les eaux britanniques", a indiqué vendredi le ministère de la Mer dans un communiqué.
Sur son compte twitter, la ministre, Annick Girardin, a déclaré que des discussions étaient engagées avec les fédérations professionnelles de la filière pêche.
"Nous présenterons prochainement le plan d’accompagnement prévu pour les soutenir et les accompagner. L'État sera à leurs côtés !", a-t-elle assuré.
L'accord signé jeudi, sept jours seulement avant la sortie effective du Royaume-Uni du bloc communautaire, prévoit qu'à l'issue d'une période de transition de cinq ans et demi l'UE restitue à Londres 25% de la valeur des produits pêchés dans les eaux britanniques par les Européens. L'accord sera ensuite renégocié chaque année.
Jugé décevant par les pêcheurs britanniques , cet accord suscite également des interrogation du côté français, l'un des principaux pays européens concernés en raison de ses importantes façades maritimes.
"Soulagement pour nos pêcheurs mais sur quels stocks ? Quelle instance pour en assurer le contrôle ? sur quelle durée ? La seule certitude de ce jour est qu’il nous faudra trouver, durant la période de transition, des accords dans l’accord", observe sur son compte twitter Frédéric Cuvillier, le maire socialiste du grand port de Boulogne-sur-Mer, également ancien secrétaire d'Etat en charge de la pêche.
Dans un communiqué commun, Loïg Chesnais-Girard et Hervé Morin, respectivement présidents des régions Bretagne et Normandie, se réjouissent que les intérêts des pêcheurs "soient préservés" mais demandent un rendez-vous avec le Premier ministre Jean Castex pour mesurer l'impact du dispositif.
La veille, un représentant des pêcheurs britanniques s'était déclaré déçu que l'accord, qualifié de "raisonnable", par le Premier ministre Boris Johnson, ne réduise pas davantage l'accès de leurs homologues européens aux eaux britanniques.
(Sudip Kar-Gupta et Jean-Michel Bélot, avec la contribution de Christian Lowe)