PARIS (Reuters) - La fédération nationale de la Mutualité française (FNMF) évalue à 20 milliards d'euros le coût supplémentaires pour les ménages français de l'application du programme de François Fillon en matière de déremboursement de certains soins.
Le candidat de la droite propose de concentrer l'assurance maladie sur le remboursement des affections graves ou de longue durée et de laisser le reste à la charge des patients ou de leurs assurances complémentaires.
La FNMF se fonde sur un scénario selon lequel la Sécurité sociale couvrirait les dépenses hospitalières et celles qui relèvent du régime des affections de longue durée mais cesserait de rembourser les soins de ville ne relevant pas de ce régime.
Selon ses calculs, l'économie réalisée par la Sécurité sociale s'élèverait alors à 20 milliards d'euros par an.
"Cela permettrait, avec le retour à l'équilibre de la Sécurité sociale, une baisse de 15,6 milliards d'euros soit de la dette sociale (...) soit des prélèvements obligatoires", écrit la FNMF sur son site internet.
"Mais 20 milliards d'euros, c'est aussi la somme supplémentaire que les ménages ou leurs complémentaires santé devraient alors prendre à leur charge", ajoute-t-elle.
Elle estime que cela représenterait en moyenne un coût supplémentaire de 300 euros par personne et par an, soit 1.200 euros pour un couple avec deux enfants.
Par ailleurs, la FNMF estime que les Français devraient avancer 2,7 milliards d'euros lors de leur consultation chez le médecin si le tiers payant généralisé, instauré par l'actuel gouvernement, était supprimé, comme le propose le parti Les Républicains de François Fillon.
En revanche, elle évalue à 42,4 milliards d'euros les dépenses de santé que les ménages n'auraient plus à financer directement ou via leur complémentaire santé si l'assurance maladie remboursait 100% des dépenses de santé, comme le propose le candidat de "la France insoumise", Jean-Luc Mélenchon.
Le financement de cette mesure nécessiterait cependant une augmentation de 638 euros par personne des prélèvements obligatoires, sauf à creuser le déficit de la Sécurité sociale à "un niveau jamais égalé", estime-t-elle.
La Mutualité française fédère 650 mutuelles, c'est-à-dire la quasi-totalité des mutuelles en France.
(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)