PARIS (Reuters) - Stéphane Le Foll apporte sa contribution au débat en vue de la primaire de la gauche en vue de la présidentielle de 2017 dans un entretien à paraître mercredi dans Les Echos, en épinglant au passage Manuel Valls.
"Il ne faut pas s'enfermer dans un débat de primaire de la gauche mais se projeter dans un débat de présidentielle, de gauche contre droite", indique ce fidèle de François Hollande en ajoutant "l'enjeu n'est pas l'avenir du 49-3".
Ces propos visent directement l'ex-Premier ministre, désormais candidat à la primaire organisée par le PS les 22 et 29 janvier, qui a annoncé la semaine dernière avoir l'intention de supprimer la controversée procédure d'adoption des projets de loi prévue par l'article 49-3 de la Constitution.
Pour autant, Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement n'exclut pas de se prononcer en faveur de l'ancien locataire de Matignon.
Interrogé par le quotidien économique sur l'éventualité de soutenir Manuel Valls ou Vincent Peillon, il précise qu'il se décidera "en début d'année prochaine". "J'attends de voir le corps des projets défendus par les deux hommes", indique-t-il.
Ce fidèle de François Hollande réaffirme par ailleurs qu'il ne soutiendra ni Benoît Hamon ni Arnaud Montebourg en vue de la primaire, étant "fondamentalement en désaccord avec eux".
Il dénonce notamment le fait que ses anciens collègues au gouvernement "remettent en cause la règle des 3%", à savoir le fait de contenir le déficit public de la France sous le seuil de 3% du produit intérieur brut (PIB), une position "irresponsable" selon lui.
"Des candidats qui avaient été battus refont les mêmes propositions qu'il y a cinq ans, ce qui me pose un gros problème", ajoute-t-il.
S'il a choisi de ne pas être candidat pour ne pas "ajouter de la confusion avec une candidature supplémentaire", Stéphane Le Foll a décidé de participer au débat en publiant une contribution via la Fondation Jean Jaurès dans le cadre du débat sur la primaire à gauche.
Il y évoque notamment la question de la transition écologique et propose, plutôt que le revenu universel favorisé par Benoît Hamon et Manuel Valls, un "panier patrimonial" destiné à "aider chaque Français à la constitution d'un patrimoine".
Ce "patrimoine de départ pour les jeunes", associant une dotation en capital éventuellement complétée d'un prêt, "représente la capacité que l'on a à éviter la concentration du capital et à avoir une dépense publique efficace", précise Stéphane Le Foll.
(Myriam Rivet, édité par Eric Faye)