SAINT-DENIS, La Réunion (Reuters) - François Fillon a affiché une nouvelle fois dimanche, au deuxième jour d'une visite à La Réunion, sa détermination à aller jusqu'au bout dans la course à l'Elysée malgré la tourmente liée aux soupçons d'emplois fictifs dont auraient bénéficié plusieurs membres de sa famille.
"Mes amis, depuis deux semaines, je suis attaqué, 24 heures sur 24", mais "je me battrai jusqu'au bout car mon programme est le seul capable de relancer la France", a déclaré le candidat du parti Les Républicains à l'élection présidentielle lors d'un meeting qui a réuni plusieurs milliers de personnes à Saint-Pierre, dans le sud de l'île.
"Les Français vont voir que l'objectif est d'éliminer le candidat de la droite et du centre, je ne me laisserai pas faire", avait-il auparavant prévenu lors d'une interview au journal télévisé de la mi-journée sur Réunion Première.
Alors que le Journal du Dimanche a évoqué une décision "imminente" dans le dossier des soupçons d'emplois fictifs de l'épouse de François Fillon et de deux de ses enfants, le parquet national financier a précisé par la voix de sa porte-parole "qu'aucune décision n'avait été prise à ce stade de l’enquête" et "qu'aucun calendrier n'était fixé à ce jour".
Les avocats de François Fillon ont répété ces derniers jours que les emplois dont ont bénéficié son épouse Penelope et deux de ses enfants, Marie et Charles, étaient légaux et expliqué que le parquet national financier n'était pas compétent pour mettre leur client en cause.
Samedi, peu après l'arrivée dans l'île, un petit groupe de manifestants avait brièvement perturbé une visite en tapant sur des casseroles et lançant des slogans contre la corruption.
LA FONCTION PUBLIQUE ULTRAMARINE PRÉSERVÉE
Sur le plan politique, le président du MoDem François Bayrou a lancé depuis Paris une nouvelle salve contre François Fillon, estimant que son maintien constituait une menace non seulement pour l'alternance mais aussi pour la démocratie.
Tentant de relancer une campagne éclipsée par les révélations des dernières semaines, François Fillon a précisé lors de son discours ses intentions pour l'Outre-mer.
Il a notamment indiqué que les territoires ultramarins ne seraient pas concernés par son plan de réduction des effectifs de la fonction publique.
"Tant que la situation de l'emploi ne sera pas meilleure, tant que le niveau du chômage sera aussi critique, les Outre-mer ne seront pas concernés par le plan de réduction des effectifs de la fonction publique que je mettrai en oeuvre en métropole", a déclaré le candidat de la droite et du centre.
Cherchant à rassurer son auditoire, il a également promis de maintenir pendant dix ans à leur niveau actuel "l'ensemble des exonérations fiscales et sociales" et les dispositifs de défiscalisation en vigueur dans les territoires ultramarins.
"Je propose que l'Etat consacre deux milliards d'euros par an en faveur de l'emploi Outre-mer, en plus des baisses de charges qui seront engagées dans le cadre de mon programme national", a ajouté le député de Paris.
"DROIT DU SOL" RESTREINT EN GUYANE ET À MAYOTTE
François Fillon a par ailleurs annoncé sa volonté de remettre en cause le droit du sol dans deux départements d'Outre-Mer où "l'immigration clandestine est une menace pour la cohésion sociale".
"Je veux qu'à Mayotte et en Guyane, l'acquisition de la nationalité française soit subordonnée à la régularité du séjour des parents", a-t-il déclaré.
"Un enfant né à Mayotte ou en Guyane de parents en situation irrégulière ne pourra donc plus devenir automatiquement français à sa majorité", a-t-il précisé.
Dimanche matin, François Fillon avait assisté à une messe, dans l’église de la station balnéaire de Saint-Gilles, sur la côté ouest.
Lundi, troisième et dernier jour de sa visite dans l’île, le candidat du partie Les Républicains visitera notamment la mosquée de Saint-Denis et rencontrera les représentants d’un groupe de dialogue interreligieux.
(Bernard Grollier et Myriam Rivet, édité par)