Après avoir oscillé pendant la plus grande partie de la journée autour de l'équilibre, au gré des rumeurs entourant la situation en Italie, la Bourse de Paris a finalement terminé en perte lundi (-0,64%).
A la clôture, l'indice CAC 40 a lâché 19,95 points pour s'inscrire à 3.103,60 points, dans un volume d'échanges de 2,79 milliards d'euros
Même tendance baissière sur les autres marchés européens: à Londres, le Footsie a cédé 0,30% et à Francfort, le Dax a fléchi de 0,67%. L'Eurostoxx 50 a reculé de 0,68%.
Le marché a évolué au rythme des spéculations sur l'avenir du Premier ministre italien Silvio Berlusconi. Des rumeurs sur sa démission ont fait monter la cote qui a aussitôt reperdu du terrain quand les mêmes rumeurs ont été démenties par l'intéressé.
Sur le marché obligataire, la situation de l'Italie s'est encore fragilisée avec des taux longs désormais proches de 6,5%, soit des niveaux intenables sur le long terme.
"Le marché s'est focalisé sur l'Italie aujourd'hui et a négligé la Grèce", a souligné Dov Adjedj, vendeur d'actions chez Aurel.
La méfiance des investisseurs envers l'Italie, qui s'illustre sur le marché de la dette, "pèse très lourdement sur le marché actions" car un cercle vicieux, comparable à ce qui s'était passé avec la Grèce, le Portugal et l'Irlande, semble en train de s'enclencher, a-t-il ajouté.
En France, les mesures anti-déficit décidées par le gouvernement ont rappelé aux investisseurs que la croissance dans l'Hexagone est en panne.
Les entreprises vont en faire les frais et vont certainement multiplier les avertissements sur résultats face à ces perspectives économiques moroses, craignent les boursiers.
Les actions des promoteurs Nexity (-10,67% à 19,33 euros) et Kaufman et Broad (-3,89 à 13,60 euros) ont subi de plein fouet l'impact des annonces gouvernementales dans le secteur de l'immobilier et du bâtiment avec la fin du prêt à taux zéro dans l'ancien et la disparition programmée du dispositif "Scellier" de réduction d'impôt pour les investisseurs achetant pour louer.
Le titre du groupe d'immobilier et de loisirs Pierre et Vacances (-9,12% à 25,01 euros) a lui aussi été plombé, tout comme les valeurs liées aux matériaux de construction, affectées par la hausse de la TVA sur les travaux à domicile: Lafarge a perdu 2,98% à 28,68 euros et Ciments Français 0,93% à 64,02 euros.
Les valeurs bancaires ont cédé du terrain, pénalisées par les inquiétudes sur l'Italie: -2,40% pour Société Générale (à 17,49 euros), -2,48% pour Crédit Agricole (à 5,10 euros) et -6,15% pour Natixis (à 2,04 euros). BNP Paribas a mieux résisté, ne cédant au final que 0,36% (à 30,77 euros).
Le titre Alcatel-Lucent (-7,67% à 1,54 euro) a alterné forte hausse et forte baisse avoir dévissé vendredi de plus de 17% après la publication de bons résultats trimestriels, mais assortis d'une révision à la baisse des prévisions annuelles.
En baisse notable, Carrefour (-2,57 % à 19,15 euros) après une opinion négative des analystes de Citigroup, alors même que ses principaux actionnaires se sont renforcés au capital du groupe.
Bouygues s'est distinguée à la hausse (+2,55% à 28,2 euros) profitant de rachats techniques et de l'impact positif des résultats d'Asltom.
EDF a gagné 1,77% à 21,3 euros, alors que le groupe est en discussion avec Veolia Environnement (-0,14% à 9,76 euros) pour grimper de 34% à 50% du capital de leur filiale commune de chauffage Dalkia France.