PARIS (Reuters) - Benoît Hamon a annoncé samedi qu'il quittait le Parti socialiste, à l'occasion du lancement à Paris de son "Mouvement du 1er-juillet", destiné à reconstruire une gauche sonnée par les mauvais résultats des scrutins du printemps.
"Aujourd'hui, j'ai décidé de quitter le Parti Socialiste", a déclaré le candidat socialiste lourdement battu dès le premier tour de la présidentielle en mai à ses partisans réunis sur la pelouse de Reuilly, dans l'est de la capitale.
"Je quitte un parti mais je n'abdique pas l'idéal socialiste", a-t-il poursuivi en précisant qu'il ne quittait "ni le socialisme ni les socialistes, bien au contraire".
Parmi les 11.000 personnes que Benoît Hamon a dit avoir réunies pour le lancement du "Mouvement du 1er-juillet", qui a pour ambition de "reconstruire la gauche" figuraient notamment les écologistes Cécile Duflot et Yannick Jadot, l'essayiste Raphaël Glucksmann, le journaliste Edwy Plenel ou encore l'ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis.
Vainqueur de la primaire de la gauche en janvier dernier au détriment de l'ancien Premier ministre Manuel Valls, Benoît Hamon n'a recueilli que 6,3% des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle, un score historiquement bas pour son camp.
L'ancien député "frondeur" a ensuite été éliminé dès le premier tour aux élections législatives dans son fief de Trappes, dans les Yvelines.
Le PS ne compte que 31 députés dans la nouvelle Assemblée nationale, dix fois moins que dans la précédente, qui a accompagné un quinquennat du socialiste François Hollande aux choix critiqués jusque dans son camp.
Après les échecs électoraux de ces derniers mois, le Parti socialiste, né dans sa forme actuelle au congrès d'Epinay en 1971 sous la houlette de François Mitterrand, se voit contraint de repartir à zéro.
Son premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, a décidé de démissionner pour laisser place à une direction collective.
L'ex-Premier ministre Manuel Valls, réélu député de l'Essonne, a quant à lui quitté le PS mardi pour s'inscrire dans la majorité présidentielle. Il siègera comme député apparenté au groupe La République en marche à l'Assemblée.
Outre Benoît Hamon, d'autres ténors socialistes, comme la maire de Paris Anne Hidalgo et l'ancienne ministre Christiane Taubira, veulent oeuvrer à la renaissance de leur formation, laminée par le succès de La République en marche, le parti du nouveau président Emmanuel Macron.
(Elizabeth Pineau, édité par Myriam Rivet)