LISBONNE (Reuters) - Les trois plus grandes banques du Portugal ont mis au point un projet visant à gérer en commun leurs créances douteuses et à éviter de nouvelles dépréciations d'actifs, dans un pays qui connaît un des plus gros fardeaux de prêts à risque en Europe.
Les banques publiques Caixa Geral de Depositos et Novo Banco, ainsi que Millennium bcp, vont mettre sur pied une plate-forme de gestion de prêts qu'au moins deux d'entre elles ont accordé aux mêmes entreprises, a annoncé le vice-ministre des Finances, Ricardo Mourinho Felix, à Reuters.
Le projet, qui à le feu vert du gouvernement et de la banque centrale, vise également à s'assurer que ces emprunteurs en difficulté retrouvent l'équilibre, a dit le ministre.
Le montant des créances douteuses s'est envolé au Portugal pendant la période de récession et la crise de la dette en zone euro de 2010 à 2013. L'économie se redresse depuis quatre ans mais le Portugal doit régler son problème de créances douteuses héritées du passé afin de pouvoir financer ses entreprises et leur permettre d'investir et de consolider la croissance.
Un porte-parole de Novo Banco a confirmé jeudi que les trois banques s'étaient mises d'accord pour former une plate-forme de gestion commune de dettes, sans apporter plus de précisions.
Millennium bcp et Caixa ont refusé de commenter.
Les trois banques représentent l'essentiel de la montagne de créances douteuses du Portugal, estimée entre 25 et 30 milliards d'euros au total, soit environ 15% de leur portefeuille total de prêts, essentiellement aux entreprises. Il s'agit d'un des plus gros stocks de prêts à risques du secteur bancaire européen.
La nouvelle structure de défaisance ("bad bank") devrait être opérationnelle d'ici la fin de l'année, a dit le vice-ministre des Finances, ajoutant que le gouvernement de fournira aucune garantie pour ces créances qui seront gérées en commun.
(Sergio Goncalves, Juliette Rouillon pour le service français)