PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé dans le désordre mercredi, prises entre des indicateurs américains dressant un tableau mitigé de l'économie outre-Atlantique et l'espoir de nouvelles mesures de soutien à la croissance de la BCE, dans des échanges calmes à la veille de Thanksgiving aux Etats-Unis.
Les déclarations du vice-président de la BCE Vitor Constancio, annonçant que la banque pourrait décider dès le premier trimestre 2015 s'il y a lieu de lancer un plan de rachat d'emprunts d'Etat, ont conforté ces espoirs.
La tendance en Europe est portée depuis vendredi par les déclarations du président de la Banque centrale européenne Mario Draghi, interprétées comme une promesse de rachats à venir de dettes souveraines par la banque centrale.
À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisse de 0,2% à 4.373,42 points. Le Footsie britannique a fini sur une note stable (-0,03%), tout comme les indices européens EuroStoxx 50 et FTSEurofirst 300 (+0,03%). Le Dax allemand s'est encore distingué, avec un gain de 0,55%, affichant sa dixième séance consécutive de hausse, soit sa plus longue série depuis mai 2013.
"Le sentiment est haussier", dit Markus Huber, trader chez Peregrine & Black. "Nous sommes en position d'achat sur le Dax parce que l'Amérique a énormément surperformé et, même si la croissance y est forte, elle est déjà intégrée dans les cours, alors qu'en Allemagne, ce n'est pas fini."
Sur le plan sectoriel, l'indice de l'énergie a perdu 0,57%, plombé par le norvégien Seadrill (-18,25%), premier explorateur offshore mondial par sa capitalisation boursière, qui a suspendu le versement de son dividende pour se concentrer sur son désendettement.
Les parapétrolières souffrent de la chute du pétrole qui pousse les compagnies pétrolières à limiter leurs investissements. A Paris, Vallourec a perdu 2,79% et Technip 2,7%, plus fort recul du CAC.
L'indice des transports et loisirs (-1,07%) accuse la plus forte baisse sectorielle en Europe, avec la chute de Thomas Cook (-17,69%) après l'annonce par le voyagiste de la démission de sa directrice générale Harriet Green, qui avait engagé le redressement du groupe en 2012.
Sur le marché des changes, le dollar a reculé face à un panier de devises de référence à la suite d'indicateurs américains jugés globalement décevants, sur le marché immobilier, le moral des ménages, l'emploi et l'activité.
Le rendement de l'obligation de référence à 10 ans du Trésor américain est tombé à son plus bas niveau en un mois, à 2,25%. Une demande soutenue lors des adjudications de la semaine, des achats de fin de mois et la baisse de la confiance des ménages l'ont emporté sur la révision du PIB.
A la veille de la réunion ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le cours du Brent reste sous 78,50 dollars le baril, seuil sous lequel il a replongé mercredi, alors que l'idée d'une baisse de la production s'éloigne de plus en plus.
(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)