MADRID (Reuters) - La réduction des provisions pour créances douteuses a permis à la banque espagnole Bankia, contrôlée par l'Etat depuis son renflouement en 2012, de publier lundi un bénéfice net annuel en hausse de près de 40%, mais les plaintes contre les conditions de son entrée en Bourse il y a près de cinq ans continuent de peser sur ses perspectives.
Après trois ans d'amélioration progressive de ses résultats financiers, le groupe entre désormais dans une phase décisive pour son retour au privé, le gouvernement sortant s'étant engagé à vendre d'ici la fin 2017 les 64% du capital détenus par l'Etat.
Le projet de privatisation pourrait toutefois être remis en cause par la nouvelle donne politique espagnole, les résultats des élections législatives du 20 décembre, qui n'ont fait émerger aucune majorité parlementaire, empêchant pour l'instant la formation d'un nouveau gouvernement.
En 2015, Bankia a dégagé un bénéfice net de 1,04 milliard d'euros, grâce principalement à la diminution des provisions pour créances douteuses.
"L'évolution de la qualité des actifs ressort comme le principal point saillant de ces résultats", a commenté Andrea Unzueta, analyste chez Credit Suisse, dans une note.
Bankia a précisé vouloir augmenter de 50% les dividendes distribués au titre de 2015, ce qui doit permettre à l'Etat de récupérer une petite partie des 22 milliards d'euros d'argent public alloués à son sauvetage.
A la Bourse de Madrid, l'action Bankia gagnait 4,6% à 0,956 euro à 11h00 GMT, deuxième plus forte hausse de l'indice Stoxx 600.
Les résultats publiés lundi ne sont toutefois pas totalement positifs: le rendement des fonds propres (ROE) ressort à 9% au quatrième trimestre, un point en dessous de son objectif, en raison notamment des nouvelles provisions passées pour couvrir le coût éventuel des poursuites engagées par des actionnaires individuels ayant participé à son introduction en Bourse en 2011 et qui jugent avoir été trompés.
Sans ces provisions, le ROE serait ressorti à 10,6%, a précisé la banque.
Au total, le groupe et sa maison mère BFA ont mis de côté 1,84 milliard d'euros en vue d'éventuelles indemnisations.
(Sarah White et Jesus Aguado; Marc Angrand pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)