MADRID (Reuters) - Quatre personnes, dont l'infirmière contaminée par le virus Ebola et son mari, sont hospitalisées en Espagne et font l'objet d'une stricte surveillance afin d'éviter une propagation de la maladie, ont annoncé mardi les autorités sanitaires espagnoles.
Les deux autres personnes concernées sont un voyageur rentré d'un des pays d'Afrique de l'Ouest touchés par l'épidémie et un autre membre du personnel de santé, ont-elles précisé lors d'une conférence de presse.
L'infirmière de l'hôpital madrilène Carlos III dont les tests se sont révélés positifs lundi était partie en congé le 26 septembre, au lendemain du décès du père Manuel Garcia Viejo, un prêtre de 69 ans contaminé en Sierra Leone par le virus.
Elle est restée à Madrid durant ses congés et a commencé à se sentir mal le 30 septembre.
Elle est actuellement soignée à l'aide d'anticorps provenant d'anciens patients infectés.
Son mari est également placé en quarantaine à l'hôpital.
L'infirmière s'est occupée des deux prêtres espagnols rapatriés d'Afrique et morts de la fièvre hémorragique Ebola à Madrid.
Il s'agit du premier cas de contamination recensé en dehors d'un pays d'Afrique de l'Ouest.
Le père Manuel Garcia Viejo est mort le 25 septembre à l'hôpital Carlos III. Il avait été rapatrié le 21 septembre de Sierra Leone, l'un des pays d'Afrique de l'Ouest les plus durement touchés par l'épidémie.
Le 12 août, un autre missionnaire espagnol rapatrié à Madrid, le père Miguel Pajares, âgé de 75 ans, avait succombé à Ebola. Il était tombé malade au Liberia alors qu'il effectuait une mission pour une ONG.
Les autorités espagnoles ont précisé qu'il fallait encore déterminer comment l'infirmière, mariée sans enfant, avait pu contracter le virus, qui a tué au moins 3.439 personnes depuis mars.
Le père Garcia Viejo avait été placé en isolement et un strict protocole avait été imposé à tous les membres du personnel médical qui étaient amenés à s'occuper de lui.
L'infirmière contaminée est entrée seulement deux fois dans sa chambre, la deuxième fois après le décès du missionnaire.
(Inmaculada Sanz et Sarah Morris; Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün)