Pékin a affirmé mardi "garder espoir" d'"obtenir de bons résultats" lors des prochains pourparlers engagés avec Washington pour enrayer leur guerre commerciale, tandis que Donald Trump a indiqué ne pas "en attendre grand chose" et fustigé de nouveau une "manipulation" du yuan.
Le vice-ministre du Commerce, Wang Shouwen, doit rencontrer dans les prochains jours à Washington le sous-secrétaire américain au Trésor chargé des affaires internationales, David Malpass.
Mais le président américain Donald Trump a déclaré, dans un entretien à l'agence Reuters diffusé mardi, "ne pas attendre grand chose" de ces imminents pourparlers, précisant n'avoir "pas d'agenda" pour la résolution du conflit douanier et prônant "un horizon à long terme".
"Pour ce qui est de la Chine, nous gardons bon espoir d'être capables d'obtenir de bons résultats" lors des discussions, a répliqué mardi Lu Kang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
"La Chine n'aime pas s'exprimer à tort et à travers avant même le début des négociations. Nous espérons que les deux parties pourront s'asseoir calmement, avec pragmatisme, et travailler dur pour parvenir à de bons résultats basés sur l'égalité et la confiance", a martelé M. Lu, lors d'une conférence de presse régulière.
Le secrétaire au Commerce américain, Wilbur Ross, avait eu des discussions en juin à Pékin avec le vice-Premier ministre chinois Liu He, mais sans réussir à faire retomber les tensions.
Après l'imposition début juillet de taxes sur des importations de produits chinois (panneaux solaires, acier, aluminium...) représentant 34 milliards de dollars, Washington va taxer à partir du 23 août une série d'autres produits, pour une valeur de 16 milliards de dollars.
L'administration Trump accuse la Chine de pratiques "déloyales" et de "vol de propriété intellectuelle", enjoignant le géant asiatique à réduire drastiquement son colossal excédent commercial avec les Etats-Unis.
En représailles, Pékin a adopté en juillet des taxes sur 34 milliards de dollars de produits américains importés, notamment du porc et du soja, et promet de cibler 16 milliards supplémentaires.
"Je pense, assurément, que la Chine manipule sa devise" pour résister aux taxes douanières, a également confié Donald Trump dans l'entretien à Reuters.
Depuis son entrée en fonctions, M. Trump a accusé maintes fois Pékin de sous-évaluer le yuan pour avantager ses entreprises exportatrices -- une accusation que le Trésor américain se refuse à reprendre.
Le Fonds monétaire international (FMI) a une nouvelle fois estimé fin juillet que le cours du yuan, dont la marge de fluctuation reste encadrée par le régime communiste, n'était pas sous-évalué et "correspondait toujours en gros aux données fondamentales" de l'économie.
La banque centrale chinoise (PBOC) a également réfuté mardi toute manipulation, réaffirmant lors d'une conférence de presse "ne pas transformer le taux (du yuan) en arme" commerciale.