Investing.com - Alors que le rallye de cette année a déjà porté les indices boursiers sur de nouveaux records historiques, et compte tenu du fait que les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel, le légendaire investisseur John Hussman a prévenu dans une note publiée dimanche que les actions pourraient finir par afficher des rendements décevants pendant plus d'une décennie.
Soulignant que le rallye est selon lui essentiellement alimenté par le “FOMO” (la peur de rater une opportunité), Hussman a estimé que cette situation créera des problèmes à long terme pour les marchés boursiers.
Il a souligné que de nombreuses pressions alimentent cette peur, y compris “la récente poussée vers des records nominaux, l'enthousiasme au sujet d'un "atterrissage en douceur" de l'économie, un "pivot" attendu vers des taux d'intérêt plus bas et, plus récemment, l'euphorie au sujet des perspectives de l'intelligence artificielle".
L’investisseur a ajouté qu’il "pense que les valorisations actuelles du marché, quelle que soit la mesure choisie, sont susceptibles d'être suivies de rendements totaux faibles à dérisoires sur 10 à 12 ans et de pertes profondes sur l'ensemble du cycle".
L'investisseur a aussi souligné que le ratio de la capitalisation du marché non financier du S&P 500 par rapport à la valeur ajoutée brute des entreprises montre que les actions n'ont jamais été aussi bien valorisées depuis 1929, juste avant la Grande Dépression.
Ainsi, bien que Hussman concède que "nous ne pouvons pas affirmer avec certitude que les actions ont atteint un sommet sur le marché”, il pense également que l’on peut “affirmer avec une certitude totale que les conditions actuelles reflètent ce à quoi ressemble un pic de marché".
De plus, les risques de récession sont toujours présents dans l'économie, a déclaré M. Hussman, qualifiant le danger d'un ralentissement à venir de préoccupation "valable" pour les investisseurs. Il a prédit de fortes baisses de taux cette année, semblables à celles que la Fed avait opérées lors des récessions du début des années 2000 et de la grande crise financière de 2008.
A ce propos, on notera que les données du PIB américain du dernier trimestre 2023 attendues mercredi fourniront un éclairage précieux.
***