Investing.com - Les risques géopolitiques ont augmenté suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Selon le célèbre gestionnaire d'actifs BlackRock (NYSE:BLK), les marchés sous-estiment le risque d'une nouvelle escalade dans le nouvel ordre mondial, dans lequel "deux grands blocs géopolitiques et économiques se forment, d'une part sous la direction de l'Occident et d'autre part sous la direction de la Chine et de la Russie, qui sont de plus en plus en concurrence".
Jusqu'à présent, les événements géopolitiques n'ont eu, selon les experts, que des effets à court terme sur les marchés. Mais cela semble désormais changer, comme le souligne une note récente.
"Notre indicateur BlackRock des risques géopolitiques, qui reflète la perception de ces risques par le marché, est proche de sa moyenne historique. Compte tenu d'un certain nombre de risques en perspective, nous pensons que les marchés pourraient sous-estimer l'impact potentiel des événements géopolitiques sur le marché", explique BlackRock.
Dans leur note, les experts soulignent notamment deux risques qui pourraient ébranler durablement les marchés : un conflit stratégique entre la Chine et les Etats-Unis et une confrontation directe entre la Russie et l'OTAN.
"Les relations entre les États-Unis et la Chine s'assombrissent. Les responsables politiques américains mettent en garde contre le soutien de la Chine à l'invasion de la Russie en Ukraine, tandis que Taïwan reste le point de discorde le plus explosif entre les États-Unis et la Chine", peut-on lire.
Bien que les experts de BlackRock ne s'attendent pas à un conflit militaire entre les deux grandes puissances à court terme, le risque augmente avec le temps. "La Chine continue de montrer sa volonté et son intention de faire pression sur Taïwan, ce qui représente un risque pour les investisseurs", a expliqué le gestionnaire d'actifs.
En cas d'escalade du conflit, BlackRock voit surtout le dollar taïwanais, les actions taïwanaises et les rendements chinois chuter.
En ce qui concerne le conflit entre la Russie et l'OTAN, "l'escalade intentionnelle ou involontaire entre l'OTAN et la Russie" reste un risque. BlackRock ne s'attend pas à une résolution du conflit Russie-Ukraine à court terme, notamment au vu des offensives de printemps prévues par les deux pays. De plus, l'Occident continuera à soutenir l'Ukraine tout au long de l'année 2023. "Outre un conflit persistant en Ukraine, nous prévoyons une impasse politique, économique et militaire à long terme entre l'Occident et la Russie", estime BlackRock.
En cas de conflit direct entre l'OTAN et la Russie, les experts s'attendent surtout à des répercussions négatives sur les actions russes et le rouble russe. En revanche, le pétrole de la mer du Nord Brent pourrait en profiter.
BlackRock mentionne également d'autres risques, notamment un découplage technologique entre les États-Unis et la Chine (risque élevé), des cyberattaques de grande envergure (risque élevé), des tensions dans le Golfe (risque élevé), des attaques terroristes de grande ampleur (risque moyen), des crises politiques dans les pays émergents (risque moyen), un conflit avec la Corée du Nord (risque moyen), une impasse en matière de politique climatique (risque moyen) et une fragmentation de l'Europe (risque faible).
