Investing.com - Le rapport mensuel sur l’emploi américain (NFP) publié vendredi par le Bureau of Labor Statistics (BLS) a révélé une création de 256 000 postes au mois de décembre, dépassant largement les 160 000 attendus par les analystes. Le taux de chômage est également ressorti plus faible qu’escompté, à 4,1 % au lieu des 4,2 % anticipés. Dans le même temps, la rémunération horaire moyenne a crû de 0,3 % en décembre, affichant une hausse de 3,9 % sur un an.
Ces données confirment la bonne tenue du marché du travail, malgré un contexte d’incertitudes économiques et de craintes persistantes concernant l’inflation. Les marchés financiers ont immédiatement réagi : le rendement des obligations à 30 ans du Trésor américain a brièvement atteint 5 %, ce qui pourrait faire grimper les taux hypothécaires américains au-dessus de 7 %. Du côté des taux de changes, le Dollar américain a profité de la situation pour se renforcer, poussant le Dollar Index vers les 109 points.
Vers un report (voire une annulation) des baisses de taux de la Fed en 2025
Avant la publication des chiffres de l’emploi, un consensus se dessinait autour de baisses de taux de la Fed au printemps ou à l’été 2025. Désormais, les analystes ajustent leurs anticipations à la hausse quant à la durée du maintien de la politique monétaire restrictive de la Fed.
Selon les données compilées par le Baromètre des taux de la Fed d'Investing, la première baisse de taux de la Fed pourrait n’intervenir qu’en juin 2025. Les marchés à terme (Fed funds futures) indiquent en outre seulement 31 points de base de baisse totale d’ici la fin de l’année, contre 35 points de base avant le rapport NFP.
En outre, la banque d'investissement américaine, Bank of America (NYSE:BAC), considère désormais que le cycle de baisse des taux est terminé, estimant que le dynamisme persistant du marché du travail, combiné à un niveau d’inflation encore trop élevé, ne justifie plus d’assouplissement supplémentaire. Les économistes de la banque soulignent que la solidité des créations d’emplois et la faiblesse du taux de chômage limitent la marge de manœuvre de la Fed pour stimuler davantage l’économie. Un avis similaire a aussi été partagé par la banque allemande Deutsche Bank (ETR:DBKGn).
Ce reprot des baisses de taux de la Fed pourrait aussi créer des difficultés au sein de l'économie américaine. En effet, certains analystes, préoccupés par les taux longs en hausse, relèvent qu’une telle situation engendre un « resserrement » de facto du crédit. Les taux hypothécaires, déjà élevés, pourraient encore grimper, pesant sur la consommation et l’investissement immobilier. À moyen terme, cela pourrait freiner l’économie réelle et, par ricochet, modérer l’enthousiasme actuel des marchés d’actions.
Débat au sein de la Fed
Austan Goolsbee, président de la Fed de Chicago, a réaffirmé une position relativement dovish (« colombe ») en réagissant aux chiffres de l’emploi. Selon lui, le marché du travail ne constituerait pas la source principale de l’inflation, et les récents gains de salaires ne suggèrent pas de surchauffe. Il pointe néanmoins la nécessité de surveiller l’évolution de la productivité et des secteurs économiques où la demande reste forte.
Parallèlement, les derniers compte-rendus (Minutes) de la Fed laissent entrevoir une institution de plus en plus vigilante vis-à-vis des risques inflationnistes. Ils montrent aussi que les membres sont sensibles à d’éventuels changements de politique commerciale (droits de douane, restrictions à l’immigration) pouvant alimenter l’inflation et perturber la lecture de la croissance. Ainsi, même si la Fed ne prévoit pas d’accélérer les hausses de taux, elle pourrait maintenir des taux élevés plus longtemps que prévu en raison de la robustesse du marché de l’emploi.
Réaction des marchés et perspectives
Les indices boursiers ont réagi négativement à la publication du rapport NFP, s’inquiétant d’un maintien prolongé de la politique monétaire restrictive. Le Dow Jones Industrial Average reculait de -1,53 % à 17h00, et la perspective de taux longs plus élevés pèse particulièrement sur les secteurs cycliques et sur les valeurs sensibles au coût du crédit. Sur le Forex, le billet vert s’apprécie face à la plupart des devises, soutenu par la hausse des rendements obligataires et la robustesse de l’économie américaine. Les traders estiment que l’écart de taux d’intérêt va continuer de favoriser le Dollar si la Fed conserve un positionnement davantage tourné vers le contrôle de l’inflation qu’un soutien à la croissance.
Si la hausse des taux longs freine significativement la consommation et l’investissement, l’économie américaine pourrait ralentir au second semestre. Un infléchissement notable de la croissance ou des créations d’emplois remettrait alors en question le scénario actuel de statu quo prolongé. Les investisseurs guettent donc les prochains indicateurs (inflation, ventes au détail, PMI…) pour jauger l’ampleur et la durée de la bonne santé économique outre-Atlantique.
En définitive, le rapport NFP de décembre dévoile un marché du travail particulièrement vigoureux qui éloigne la perspective de baisses de taux précoces. Les taux longs grimpent et le Dollar se renforce, tandis que les actions marquent le pas, reflétant la crainte que la Fed ne doive prolonger ou durcir son biais restrictif pour contenir les pressions inflationnistes. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si cette tendance se confirmera ou si de nouvelles données macroéconomiques viendront à nouveau modifier la trajectoire monétaire de la banque centrale.
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