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Débâcle boursière et faillite imminente, Takata en bout de course

Publié le 22/06/2017 09:58
Une usine de fabrication de ceinture de sécurité Takata à Aisho (préfecture de Shiga) le 9 avril 2016 Débâche boursière et faillite éminente pour l'équipementier automobile (Photo KAZUHIRO NOGI. AFP)
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Une usine de fabrication de ceinture de sécurité Takata à Aisho (préfecture de Shiga) le 9 avril 2016 Débâche boursière et faillite éminente pour l'équipementier automobile (Photo KAZUHIRO NOGI. AFP)

Trois ans après la révélation au public d'un retentissant scandale d'airbags, l'équipementier japonais Takata n'est plus que l'ombre de lui-même: son action ne vaut plus rien et un dépôt de bilan paraît imminent.

Jeudi à la Bourse de Tokyo, le titre s'est effondré de 55% à 110 yens. Depuis la parution en fin de semaine dernière d'articles annonçant la prochaine faillite du groupe, il a perdu les trois-quarts de sa valeur (et 96% depuis le début de l'affaire), reflet de la déchéance d'un fabricant né en 1933 et fort de 50.000 employés. Il croulerait aujourd'hui sous une dette de 1.300 milliards de yens (10 milliards d'euros).

Dans son édition de jeudi après-midi, le quotidien économique Nikkei assure que la procédure devrait être enclenchée lundi, à la veille de l'assemblée générale des actionnaires, d'autres médias évoquant comme autre possibilité ce vendredi.

De son côté, la compagnie a répété dans un communiqué qu'il était "inexact que quoi que ce soit ait été décidé à ce stade".

- Une direction sur la sellette -

En début de semaine, l'agence japonaise de notation Japan Credit Rating Agency (JCR), seule à évaluer la situation financière de Takata, avait sabré son appréciation à "C", considérant un dépôt de bilan "de plus en plus probable".

L'équipementier doit faire face au coût des massives campagnes de rappels d'airbags (quelque 100 millions d'unités dans le monde), essentiellement prises en charge pour l'heure par les constructeurs d'automobiles.

Si dans un premier temps les affaires de Takata ont résisté malgré une réputation fortement ternie, sa performance opérationnelle s'est affaiblie, avec un chiffre d'affaires en baisse de 7% en 2016/17 à 662,5 milliards de yens (5,3 milliards d'euros). "Ses clients se sont tournés vers d'autres compagnies", comme le japonais Daicel ou le suédois Autoliv, "alors que le groupe tardait à mettre en place un plan de restructuration", souligne JCR.

La direction de Takata a nommé l'an dernier un comité externe pour trouver un repreneur, mais les réticences de la famille fondatrice, qui détient 60% du capital, à passer par la voie judiciaire ont semble-t-il retardé le règlement du dossier.

Plus largement, "d'aucuns arguent que ce drame au long cours aurait pu être évité si Takata avait considéré le problème sérieusement dès le début et ordonné un examen approprié", relevait récemment le Nikkei.

- 'Protéger des vies' -

"C'est une affaire tellement énorme qu'ils auraient dû être plus pro-actifs", abonde Hans Greimel, expert d'Automotive News basé à Tokyo, interrogé par l'AFP. "Au Japon, on a tendance à vouloir résoudre les problèmes en famille, réduire l'embarras et surtout ne pas faire de scène. Je pense que les mentalités évoluent mais c'est encore évident dans des cas comme celui-ci".

Quel avenir pour Takata ? Peut-il renaître de ses cendres? Selon le Nikkei, ses activités devraient être reprises pour 180 milliards de yens par Key Safety Systems (KSS), un équipementier américain contrôlé par le chinois Ningbo Joyson Electronic, mais le nom Takata est voué à disparaître une fois l'affaire soldée.

Le numéro deux mondial des airbags, privilégiant les profits à la sécurité, est accusé d'avoir dissimulé pendant des années le défaut de ses coussins de sécurité, qui se sont ainsi retrouvés dans des millions de voitures de dizaines de constructeurs, japonais (Honda, Nissan (T:7201), Toyota (T:7203), Mazda) ou étrangers (BMW (DE:BMWG), Ford, General Motors (NYSE:GM)...).

Aux Etats-Unis, où les autorités mènent la charge depuis 2014, Takata a finalement plaidé coupable début 2017 et s'est engagé à verser une amende d'un milliard de dollars afin d'échapper à un procès pénal.

Sur son site internet, la firme nippone continue à proclamer sa mission: "protéger des vies". Mais, même s'il est vrai que ses airbags ont évité de nombreux décès lors d'accidents, nulle mention des 16 morts causés par l'explosion de ses produits défectueux.

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