par Matthias Blamont et Jean-Michel Belot
PARIS (Reuters) - Sanofi (PA:SASY) a confirmé jeudi ses perspectives 2017 après avoir annoncé des résultats légèrement inférieurs au consensus pour le troisième trimestre et avoir ajusté ses perspectives de chiffre d'affaires de ses activités sur le diabète, très chahutées aux Etats-Unis.
Dans un communiqué, le groupe pharmaceutique a précisé qu'il visait désormais pour 2015-2018 une évolution du chiffre d'affaires du diabète à un taux moyen annualisé compris entre -6% et -8% à changes constants, en raison des pressions persistantes sur les prix aux Etats-Unis, le plus grand marché pharmaceutique mondial. Il tablait jusqu'à présent sur un recul compris entre -4% et -8%.
A 11h15, le titre cédait ainsi 1,8% à 79,08 euros, accusant la plus forte baisse de l'indice CAC 40 (-0,06%). Le titre progresse de moins de 3% depuis le début de l'année contre plus de 13% pour le CAC.
La Bourse va se concentrer sur la faiblesse des ventes de la pharmacie - qui regroupe l'ensemble des activités à l'exception des vaccins (Sanofi Pasteur) - ainsi que sur l'ajustement des prévisions de vente sur le diabète, résume Kepler.
L'activité diabète a reculé de 20,2% aux Etats-Unis sur les neuf premiers mois de l'année et Sanofi a précisé que cette baisse devrait s'accélérer au quatrième trimestre.
Ce recul reflète "l’impact progressif de l'exclusion des formulaires commerciaux de CVS et de United Health, ainsi que d'une base de comparaison élevée au quatrième trimestre 2016", souligne le groupe dans un communiqué.
DES DÉREMBOURSEMENTS DE LANTUS AUX USA PÈSENT
Les groupes américains de gestion des remboursements de santé CVS et United Health ont décidé l'an dernier de ne plus rembourser le Lantus, le principal médicament à base d'insuline de Sanofi, et de donner sa préférence au Basaglar, une molécule biosimilaire moins chère développée par le laboratoire Eli Lilly (NYSE:LLY).
Les biosimilaires sont des copies meilleur marché de molécules à base de protéines comme le Lantus, qui n'est plus protégé par un brevet.
Lors d'une conférence de presse téléphonique, Olivier Brandicourt, le directeur général de Sanofi, a assuré que le groupe avait sécurisé la couverture de Lantus et de Toujeo, sa nouvelle génération d'insuline, "pour la vaste majorité des formulaires commerciaux aux Etats-Unis en 2018".
De son côté, le directeur financier, Jérôme Contamine, a dit ne pas être informé par l'Oréal d'un éventuel projet de céder sa part de 9,2% dans le capital de Sanofi.
"A notre connaissance ils n'ont pas changé d'avis, ils restent clairement dans le capital de Sanofi", a-t-il dit au sujet de L'Oréal.
La disparition le mois dernier de Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal, a relancé les spéculations sur les relations entre le groupe de cosmétiques et son deuxième actionnaire, Nestlé (SIX:NESN).
Certains analystes n'excluent pas le scénario d'un rachat par L'Oréal de la part de Nestlé dans son capital, qui serait en partie financé par la vente de ses titres Sanofi.
Au troisième trimestre, le résultat net des activités du groupe a reculé à changes constants de 1,1% à 2.141 millions (consensus Reuters/Inquiry Financial de 2.148 millions) sur la base d'un chiffre d'affaires en hausse de 4,7% à 9.053 millions (consensus 9.329 millions), en dépit d'un recul de 14,8% de l'activité diabète & cardiovasculaire.
Genzyme, la biotech américaine spécialisée dans les maladies rares du groupe, a connu une progression de près de 14% de son activité et Sanofi Pasteur une croissance de 11%. La division santé grand public, qui a bénéficié de l'apport des actifs de Boehringer Ingelheim (BI) en ce domaine, dans le cadre d'un accord finalisé en janvier, a vu son chiffre d'affaires progresser de 48,5% à 1.132 millions.
Sanofi a confirmé prévoir un bénéfice net par action des activités globalement stable à changes constants en 2017 (+1,1% au troisième trimestre).
(Matthias Blamont et Jean-Michel Bélot, édité par Benoît Van Overstraeten)