La publication au soir du réveillon du nombre d'inscrits au chômage en novembre constituera le plat de résistance de cette première semaine de fêtes qui pourrait aussi être marquée par la poursuite de la grève du RER A et des dabistes qui remplissent les distributeurs de billets.
Jeudi, le ministère de l'Emploi fera connaître le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en novembre. Au mois d'octobre, les inscriptions au chômage, notamment des jeunes, ont connu une accélération sensible en France.
Après cinq mois de hausse plus modérée, le nombre de demandeurs d'emploi à la recherche de tout type de contrat et n'ayant pas du tout travaillé dans le mois avait dépassé en octobre 2,6 millions, soit une hausse de 52.400 inscrits, plus de deux fois supérieure à septembre et proche du niveau d'avril.
En incluant les personnes ayant exercé une activité réduite, il a approché les 3,8 millions en métropole (+43.000) et a franchi la barre des quatre millions avec les départements d'outre-mer, ce qui n'avait plus été le cas depuis fin 2005.
Sur le front des conflits sociaux cette semaine, la grève du RER A qui a débuté le 10 décembre et perturbe fortement le trafic devrait se poursuivre jusqu'à ce que la direction de la RATP et les six syndicats appelant les conducteurs au mouvement parviennent à un accord notamment sur le montant d'une prime.
Après une nuit de négociations entre jeudi et vendredi, la direction avait annoncé avoir "confirmé, tout en les complétant de manière significative, ses propositions".
L'intersyndicale CGT-Unsa-FO-Sud-Indépendants-CFDT a demandé à "revoir certains points", notamment sur la reconnaissance des spécificités de la ligne A qui, avec un million de voyageurs par jour, est l'une des plus grosses lignes de transport en commun urbain d'Europe.
Du côté des dabistes, qui remplissent et assurent la maintenance des distributeurs automatiques de billets, aucune issue à la grève illimitée entamée vendredi n'est en vue.
La Fédération professionnelle du transport de fonds (Fedesfi) estime toutefois qu'il ne devrait pas y avoir de problème pour retirer des billets avant Noël, seuls 40% environ des distributeurs étant gérés par la Brink's, Loomis ou encore Prosegur, et les 60% restants par les banques elles-mêmes.
L'intersyndicale, qui réclame une meilleure prime de risque, menace cependant d'élargir le mouvement aux convoyeurs, qui eux transportent les fonds.
Une autre grève pointe pour courant janvier: à la SNCF, dont les syndicats se réunissent lundi pour en décider, alors qu'ils s'inquiètent pour l'emploi et les conditions de travail.
Lundi aussi, patronat et syndicats se retrouvent pour la quatrième séance de négociation sur le harcèlement et la souffrance au travail, destinée notamment à transcrire en droit français un accord européen signé en 2007.
Après la séance d'ouverture, les deux suivantes ont été consacrées à l'audition de plusieurs experts. La quatrième devrait permettre aux partenaires sociaux de s'accorder sur la traduction française de cet accord européen, en langue anglaise. La CFDT souhaite que l'accord affirme clairement "l'obligation de l'employeur de ne tolérer aucune violence ou harcèlement".
Mardi, trois syndicats (CGT, CFDT et Sud) de l'Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) appellent à la grève et à des manifestations contre un projet de gel des recrutements, le jour d'une assemblée générale de l'association.
Mercredi enfin le ministère de l'Emploi rendra public le nombre d'heures supplémentaires déclarées au 3e trimestre.