PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en forte baisse mardi, affectées par la décision du gouvernement grec d'avancer de deux mois la date de l'élection présidentielle alors que le pays n'est toujours pas sorti du programme d'aide de la "troika".
La brutalité de la chute des cours des matières premières ravive également les inquiétudes, soulignant la faiblesse de la demande mondiale dans un contexte d'aversion généralisée au risque à nouveau en vigueur sur les marchés.
À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 111,54 points, soit 2,55%, à 4.263,94 points. Le Footsie britannique a perdu 2,14% et le Dax allemand 2,21%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a fini sur un repli de 2,62%% et le FTSEurofirst 300 2,20%.
Selon certains analystes, la décision du gouvernement grec d'avancer de deux mois au 17 décembre la date de l'élection du chef de l'Etat par le Parlement laisse penser que le Premier ministre conservateur Antonis Samaras croit en la possibilité de rallier suffisamment de députés derrière le candidat Stavros Dimas, ancien commissaire européen. Mais les sondages donnent actuellement le parti Syriza, opposé au plan européen de redressement du pays, en tête des intentions de vote en cas de législatives anticipées.
Cette incertitude politique pèse sur les marchés financiers : l'indice de la Bourse d'Athènes a plongé de 12,78%, sa plus forte chute en une journée depuis le 26 novembre 1987.
La Grèce a par ailleurs demandé, lors d'une réunion de l'Eurogroupe et de l'Ecofin à Bruxelles, une prolongation de deux mois du plan d'aide international de 240 milliards d'euros, en vigueur depuis 2010, qui devait initialement arriver à son terme en fin d'année. Selon le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, une ligne de crédit pourrait être accordée à Athènes à la fin février 2015.
En ce qui concerne les matières premières, les cours du Brent ont touché mardi un plus bas de cinq ans avant de remonter légèrement vers les 67 dollars. Le baril était à 110 dollars au début de l'année.
"Le bas niveau des prix de l'or et des matières premières en général suggère que la reprise de l'économie mondiale est faible", commente Philippe Gijsels (BNP Paribas Fortis Global Markets).
Sur le marché des changes, l'euro, qui était tombé à un plus bas de plus de deux ans vendredi face au dollar, poursuit sa remontée pour s'échanger mardi à 1,2410.
Toutes les valeurs du CAC 40 sont dans le rouge, Orange accusant la plus forte baisse avec -5,04%, suivi de Cap Gemini et de Carrefour avec respectivement -4,48% et -4,14%.
Sur le Stoxx 600, tous les indices sectoriels ont terminé en repli, les transports, les utilities et les banques formant le trio en tête des baisses. Les valeurs bancaires sont tirées vers le bas par le plongeon des actions des banques grecques.
Le compartiment de la distribution perd 2,67%, sous le coup notamment de la chute de 6,62% du titre Tesco à la suite d'un nouvel avertissement sur résultats lancé par le groupe britannique.
(Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)