PARIS (Reuters) - L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a déclaré mardi qu'elle autorisait la mise en service du réacteur EPR de Flamanville (Manche), une décision, plus tardive qu'attendu, qui va permettre à EDF (EPA:EDF) de charger le combustible nucléaire puis de procéder aux essais de démarrage et à l'exploitation du réacteur.
Cette autorisation conclut une procédure d'instruction lors de laquelle l'ASN a mené "près de 600 inspections", a-t-elle précisé dans un communiqué, et a été donnée après consultation d'acteurs locaux et environnementaux.
EDF n'a pas donné de date pour le chargement du combustible. Une annonce devrait être faite lorsque l'opération aura lieu, a-t-on appris auprès de l'énergéticien.
Le groupe avait annoncé l'an dernier prévoir de charger le combustible nucléaire de l'EPR de Flamanville au premier trimestre 2024, un calendrier confirmé en février dernier.
Une fois le combustible nucléaire chargé dans le réacteur, une phase d'essais précritiques aura lieu, avant le démarrage du processus - dit de divergence - de réaction en chaîne.
Les essais du réacteur se feront par paliers de puissance et nécessiteront, à chaque étape, l'accord de l'ASN.
Estimé à trois milliards d'euros lors de son annonce en 2004, l'EPR de Flamanville devait initialement entrer en service en 2012 mais des difficultés à répétition sur le chantier ont entraîné de multiples retards et surcoûts du projet, réévalué à 13,2 milliards d'euros, selon les dernières indications fournies par EDF fin 2022.
Dans des déclarations, effectuées par le passé, sur la disponibilité de ses moyens de production, EDF a fait savoir que l'EPR de Flamanville devrait produire 14 térawatts-heure (TWh) entre son raccordement au réseau et son premier arrêt prévu, appelé "visite complète 1", attendu initialement pour 2026.
(Benjamin Mallet et Jean Terzian, édité par Zhifan Liu)