par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Hermès International a vu sa croissance organique accélérer le pas au troisième trimestre, malgré un contexte défavorable au marché du luxe, porté par la progression de sa division phare, la maroquinerie.
Les ventes du fabricant des sacs Birkin ou des "carrés" de soie ont totalisé 990,6 millions d'euros, en hausse de 10,6% en données publiées. A taux de change constants, la croissance a atteint 11,1% après 9,67% au deuxième trimestre, dépassant les estimations des analystes qui tablaient généralement sur une progression proche de 10%.
Le sellier confirme une nouvelle fois sa capacité de résistance par rapport à ses concurrents, dans un environnement devenu difficile, plombé par la faiblesse du marché chinois, la chute des achats des touristes russes, le marasme européen et les remous politiques à Hong Kong.
Avec une croissance organique de 11,7% sur les neuf premiers mois de l'année, il signe encore une des meilleures performances du secteur.
Il fait ainsi nettement mieux que LVMH qui a limité sa croissance organique à 4% et le pôle luxe de Kering à 4,9%.
Hermès conserve son objectif à moyen terme de progression d'environ 10% de son chiffre d'affaires à taux constants et confirme que sa marge opérationnelle 2014 devrait être inférieure au record historique de 32,4% atteint en 2013, en raison de l'impact négatif des parités monétaires.
La performance du trimestre a été tirée par la très forte progression de la maroquinerie, dont la croissance organique a atteint 19,3%, portée par la montée en puissance des capacités de production de deux nouvelles manufactures en Isère et en Charente.
A l'inverse, les autres divisions du groupe ont ralenti la cadence, hormis les parfums, tandis que l'horlogerie, toujours aux prises avec les difficultés du marché chinois, accentue sa glissade et voit ses ventes plonger de 14,4%.
Ailleurs, le ralentissement a été particulièrement fort dans la soie et textile, tombée à +3,6% (après 9% au trimestre précédent) et dans la division regroupant la bijouterie, la maison et les arts de la table (+8,5% après +18,9%).
Sur le plan géographique, la progression a été la plus forte aux Etats-Unis (+16,9%), tandis qu'en Asie, Hermès se révèle résistant, avec une croissance organique nettement ralentie en Asie hors Japon, mais qui reste au-dessus de la barre des 10% (+10,2% après +16,8%).
Le groupe signe également une solide performance au Japon, son deuxième marché (+16,4%) et en Europe (+7,4%).
(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)