HONG KONG (Reuters) - Hong Kong a présenté vendredi son projet de nouvelle loi de sécurité nationale, qui prévoit notamment des peines plus dures contre les personnes condamnées pour "sédition" ou atteinte aux secrets d'Etat.
Le Conseil législatif a commencé à débattre du projet de loi vendredi et plusieurs membres de cet organe largement pro-Pékin ont déclaré à la presse qu'ils s'attendaient à ce que le texte, qui complète une loi imposée par la Chine en 2020, soit adopté avant la mi-avril.
Le projet de loi prévoit des peines allant jusqu'à la réclusion à perpétuité pour trahison, insurrection et sabotage, 20 ans pour espionnage et 10 ans pour sédition ou atteinte aux secrets d'État.
Selon des avocats consultés par Reuters, la définition de ces deux derniers délits est en outre élargie, ce qui traduit selon eux une volonté de faire taire toute critique. Ainsi, disent-ils, la définition des "secrets d'Etat" va des secrets militaires, de sécurité ou diplomatiques aux informations sociales, économiques et technologiques "classifiées" concernant les gouvernements de la Chine et de Hong Kong, ainsi que leurs relations.
L'Union européenne a dit à Reuters avoir fait part dans une note diplomatique de ses "graves préoccupations" au sujet de certaines dispositions du texte, en particulier celles qui concernent "l'ingérence extérieure" et l'extraterritorialité de la loi.
Les responsables pro-chinois de Hong Kong et Pékin ont pour leur part assuré que texte était similaire aux lois en vigueur dans certains pays occidentaux et expliqué qu'il était nécessaire de combler les "failles" du régime de sécurité nationale mis en place en 2020, après de grandes manifestations pro-démocratie à Hong Kong.
(Reportage de Jessie Pang, James Pomfret et Greg Torode, version française Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)